L’ancien chef de l’Etat, Chen Shui-bian, a présenté des excuses publiques hier, admettant qu’il avait enfreint la loi en omettant de déclarer 300 millions de dollars taiwanais récoltés à l’occasion des 4 dernières grandes campagnes électorales, et que son épouse, Wu Shu-jen, a placés sur un compte en Suisse.
« J’ai fait quelque chose qui n’est pas permis par la loi et je dois des excuses au public pour avoir omis de déclarer mes fonds de campagne pour les deux dernières élections municipales et les deux dernières élections présidentielles », a déclaré Chen Shui-bian hier .
L’ancien président a expliqué qu’il ignorait que sa femme avait pris la décision de virer ces fonds sur un compte en Suisse et que lorsqu’il en a pris connaissance, il a alors décidé de les utiliser à des fins diplomatiques et pour les affaires publiques. Il a également précisé que ces fonds n’avaient aucune relation avec les autres affaires dans le cadre desquelles il est poursuivi, notamment celle du scandale dit de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui a vu la disparition d’un milliard de dollars taiwanais des caisses de l’Etat.
Henry Chen, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a par ailleurs confirmé que les autorités suisses ont gelé le compte bancaire sur lequel ont été versés les 300 millions et ont demandé l’assistance et la coopération du gouvernement taiwanais il y a maintenant un mois.
L’existence du compte suisse avait d’abord été révélée avant-hier par Hung Hsiu-chu, une députée du Kuomintang. Richard Lee, l’avocat de Chen Shui-bian, avait alors nié les accusions, les qualifiant de « totalement infondées ».
Depuis le vote de la loi sur le financement politique, en avril 2004, les formations politiques ont l’obligation de déclarer l’ensemble des donations qu’ils ont reçues dans le cadre des campagnes électorales.