Après avoir été entendu hier par les procureurs qui instruisent le dossier, l’ancien président de la République, Chen Shui-bian, a tenu une conférence de presse pour commencer à développer sa ligne de défense dans le scandale de corruption qui l’éclabousse, ainsi que sa famille, depuis la révélation, la semaine dernière, que son épouse, Wu Shu-jen, a transféré de fortes sommes d’argent vers des comptes à l’étranger.
Chen Shui-bian a nié avoir détourné l’argent public, tant dans l’affaire des fonds spéciaux de la présidence que dans celle des capitaux placés à l’étranger par sa femme.
En ce qui concerne les fonds spéciaux, l’ancien chef de l’Etat, avocat de formation, a expliqué qu’il demanderait une nouvelle interprétation des Grands Juges concernant le droit du président de la République de classer les documents qu’il estime relever du « secret défense ». Chen Shui-bian présente comme « anticonstitutionnelle » la décision prise par son successeur d’« annuler la classification » de dossiers qui, selon lui, concernent l’utilisation de fonds secrets à des fins diplomatiques.
Assurant qu’il a en fait dépensé davantage d’argent de sa poche que ce qui lui était alloué au titre des fonds spéciaux de la Présidence, Chen Shui-bian estime qu’il doit bénéficier du même raisonnement que celui qui a abouti à l’acquittement de Ma Ying-jeou dans l’affaire des fonds spéciaux de la mairie de Taipei.
Quant aux 20 millions de dollars américains que Wu Shu-jen a déposés sur des comptes à l’étranger aux noms de leur fils et de leur belle-fille, notamment, Chen Shui-bian a réitéré qu’il s’agissait du reliquat des donations politiques reçues au cours des quatre dernières campagnes électorales auxquels il a participé, et que ces fonds étaient destinés à un usage public.