02/05/2024

Taiwan Today

Politique

Polémique autour des mesures de sécurité entourant la visite de Chen Yunlin

05/11/2008
Des manifestants anti-chinois tentent de forcer un cordon de policiers. CNA

Les importantes mesures prises pour assurer la protection de Chen Yunlin, le président chinois de l’Association des relations à travers le détroit de Taiwan (ARATS), ainsi que les incidents survenus entre les manifestants et les forces de police à l’aéroport et aux abords du Grand Hôtel, à Taipei, ont suscité les vives protestations des principales figures de l’opposition. Le Parti démocrate-progressiste a dénoncé « un recours excessif à la force », certains comparant même la situation à l’époque où l’île était régi par la loi martiale.

Mis en cause, le gouvernement a affirmé hier que le dispositif de sécurité en place pour la venue de la délégation chinoise est tout à fait conforme aux dispositions légales en la matière. « Nous garantirons les droits des manifestants dont le rassemblement a été autorisé mais disperserons les attroupements illégaux. »

L'Office de la sécurité nationale (NSB) a par ailleurs déclaré avoir dû revoir le dispositif policier à la hausse après la bousculade dont a été victime le vice-président de l'ARATS Zhang Mingqing, lors de sa visite dans l'île le 21 octobre dernier.

Peu avant, l’ancienne vice-présidente de la République Annette Lu avait accusé : « Les avancées durement acquises par l’île en matière de droits de l’homme ont été sacrifiées sur l’autel de la visite de Chen Yunlin. »

Diverses associations de juristes ont appelé le public à relever tout incident et questionné la légalité de certaines actions policières. En particulier, la confiscation par la police, à de nombreuses reprises, des drapeaux de la République de Chine agités par les manifestants, a suscité la controverse. Le secrétaire général de l’Association du barreau de Taipei Kao Yung-cheng note ainsi que, selon la Loi sur le maintien de l’ordre public, le drapeau national ne peut être interdit que si celui-ci est employé comme une arme.

Toutefois, il convient de rappeler que lors de la visite effectuée sur le continent chinois en 2005 par Lien Chan, le président honoraire du Kuomintang, les drapeaux s’étaient également fait discrets, pour éviter toute crispation autour des questions de souveraineté.

Pour Lin Feng-jeng, le directeur exécutif de la Fondation pour la réforme judiciaire, « il est raisonnable d’établir une zone interdite au public afin d’assurer la sécurité de Chen Yunlin, mais au-delà les citoyens devraient être autorisés à exprimer leurs vues. »

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