Taiwan Today

L’appel formulé par le bureau du Procureur de la décision du Tribunal de Taipei de remettre en liberté l'ancien chef de l'Etat, Chen Shui-bian, inculpé le 12 décembre dernier, alors qu’il était placé en détention provisoire, a été entendu par la Haute Cour, qui demande au Tribunal de reconsidérer sa décision. Selon Wen Yao-yuan, le porte-parole de la Haute Cour de justice, le risque existe que Chen Shui-bian profite de sa liberté retrouvée pour tenter de détruire des preuves ou d’intimider les personnes citées en tant que témoins ou également inculpées dans cette affaire, et justifie pour la Haute Cour son maintien en détention provisoire, d’autant que plusieurs autres affaires de corruption dans lesquelles il serait impliqué, sont en cours d’instruction. Malgré son inculpation, Chen Shui-bian avait été libéré le 13 décembre sur une décision du Tribunal de Taipei, après 32 jours passés en détention provisoire dans le cadre de l’instruction du dossier sur les fonds spéciaux de la présidence. La Justice le soupçonne de corruption, détournement de fonds et blanchiment d’argents, et les montants impliqués dans les différentes affaires avoisineraient le milliard de dollars taiwanais. Chen Shui-bian a par ailleurs donné une conférence de presse, hier, au cours de laquelle il a promis qu’il ne se soustrairait pas à la Justice. « Je resterai à Taiwan pour me défendre devant le Tribunal. Je ne m’enfuirai jamais parce que j’aime profondément Taiwan et je ne quitterai jamais cette terre », a déclaré l’ancien président pour convaincre ceux qui le soupçonnent de vouloir s’enfuir. Au Parti démocrate-progressiste (DPP), qu’il a mené au pouvoir en 2000 et longtemps dirigé, la colère est toujours palpable et Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, a demandé à Chen Shui-bian, dans une lettre envoyée à la presse insulaire en langue chinoise, de faire face à la justice. « Nous attendons de lui qu’il soit un exemple pour la société. Il a le devoir de prendre position sur les affaires qui remettent en cause sa moralité et celle de ses proches et de faire face à la loi avec courage. Nous avons des attentes », écrit Tsai Ing-wen dans la lettre. Le bureau du Procureur a demandé la plus stricte des sévérités dans ces différents dossiers, pour Chen Shui-bian mais aussi pour sa femme, son fils et sa belle-fille qui ont fait preuve d’une « attitude dénuée de repentance » tandis que la clémence a été souhaitée pour les 10 autres personnes impliquées et ayant coopéré avec la Justice. La date du procès n’est pas encore connue.