Taiwan Today

Le Yuan de Contrôle, qui joue un rôle à peu près équivalent à celui du Conseil d’Etat en France, a demandé hier la révocation de Chu Chao-liang et Wu Wen-chung, deux des procureurs en charge des affaires Chen Shui-bian au motif que ces derniers auraient eu des contacts privés avec l’accusé, l’année dernière au mois de juillet. Plus encore, le Yuan de contrôle reproche aux deux magistrats d’avoir eu 7 conversations téléphoniques avec une proche de l’ancien chef de l’Etat. Lors de l'une de ces conversations, Chen Shui-bian aurait aussi pu directement s’entretenir avec Chu Chao-liang. « Les deux procureurs ont violé les règles encadrant l’exercice de leur fonction », a annoncé hier Li Ful-dien, un des membres du Yuan de contrôle, qui a aussi démenti vouloir interférer dans le processus de l’enquête. En réponse à cette injonction, le bureau du Procureur général a précisé que la rencontre mentionnée avec le chef de l’Etat au mois de juillet était totalement fortuite, avait eu lieu à l'occasion des obsèques d'une personnalité publique et qu'aucun aspect de l’enquête n’avait été évoqué à ce moment-là. Il a également déclaré avoir mené une enquête interne et abouti à la conclusion selon laquelle les deux procureurs n’avaient violé aucune règle professionnelle. Le ministère de la Justice dispose d’un délai légal de deux mois pour se plier à l’injonction et si aucune mesure n’est prise dans un délai de 3 mois, le ministre est susceptible d’être révoqué. Le procureur Wu Wen-chung s’est déclaré surpris de cette demande : « Les membres du Yuan de contrôle ne nous en ont jamais parlé. Je ne comprends pas pourquoi cette demande est formulée ». « Nous attendons une notification finale et nous y répondrons de manière appropriée, en temps et en heure », a déclaré pour sa part Chu Chao-liang, l’autre procureur mis en cause.