05/05/2024

Taiwan Today

Politique

Le Premier ministre souhaite l’adoption d’une loi sur « l’égalité raciale »

25/03/2009
Après le tollé provoqué par les pamphlets incendiaires de Kuo Kuan-ying, un fonctionnaire en poste à l’étranger, le Premier ministre Liu Chao-shiuan estime qu’il est temps d’adopter une loi réprimant les propos ou comportements racistes. L’« affaire Fan Lan-chin » a éclaté la semaine dernière, lorsqu’un membre du Parti démocrate-progressiste a accusé Kuo Kuan-ying, un fonctionnaire en charge du bureau de l’Information de Taipei à Toronto, au Canada, de publier sous un nom de plume des commentaires sulfureux sur ceux de ses concitoyens dont les ancêtres sont arrivés dans l’île avant 1949. Il utilisait entre autres pour décrire ceux-ci une expression qu’on pourrait traduire par « culs-terreux » et prônait la réinstallation de la loi martiale afin d’accélérer la réunification avec la Chine. Rappelé à Taipei et sommé de s’expliquer, Kuo Kuan-ying a d’abord nié en bloc avant de reconnaître être l’auteur de ces écrits scandaleux – et les revendiquer. Il a alors immédiatement été démis de ses fonctions, puis révoqué lundi après-midi, sans indemnité ni droit au versement de sa retraite. Il se dit depuis victime d’une persécution politique et clame qu’on a bafoué sa liberté d’expression. Pour le gouvernement, il n’est pas question de laisser cette affaire raviver les « tensions ethniques » entre « Taiwanais de souche » et « waishengren » (c’est-à-dire, ici, les immigrants venus en 1949 à la suite de la guerre civile en Chine et leurs descendants) sur lesquelles a longtemps joué une partie de la classe politique en période électorale. Le président de la République, Ma Ying-jeou, a fermement condamné hier les propos racistes du fonctionnaire déchu, tout en soulignant que la liberté d’expression n’est pas celle d’insulter ni d’inciter à la haine raciale. Pour Liu Chao-shiuan, l’incident montre qu’il est nécessaire d’adopter rapidement le projet de loi sur l’égalité entre les races introduit en 2005 par le Kuomintang et que la formation alors au pouvoir, le Parti démocrate-progressiste, avait bloqué.

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