05/05/2024

Taiwan Today

Politique

Ma Ying-jeou rencontre la presse à l’occasion du 1er anniversaire de son accession au pouvoir

20/05/2009
Ma Ying-jeou lors de la conférence de presse qu'il a donnée hier pour la presse insulaire. Il a reçu aujourd'hui les journalistes et correspondants de presse étrangers. CNA
Dans une conférence de presse en anglais donnée aujourd’hui pour les journalistes et correspondants étrangers à l’occasion du 1er anniversaire de son entrée en fonction, le président de la République, Ma Ying-jeou, a dressé un bilan de son action avant de se livrer au jeu des questions-réponses. Le chef de l’Etat a centré ses interventions sur sa politique continentale, se félicitant que, grâce à sa stratégie de « non dénégation mutuelle », les deux rives soient sur le chemin d’une normalisation, après soixante ans de conflit et de tensions. « Nous avons transformé un point chaud de la planète en un canal de paix », a-t-il constaté. Analysant l’attitude des dirigeants chinois, le chef de l’Etat s’est réjoui qu’ils aient répondu plutôt positivement aux initiatives de Taipei, une réaction qui semble indiquer que « nous avons aussi une influence sur eux ». Il a par ailleurs jugé intéressant que, plutôt que de continuer à insister sur la réunification, Pékin ait modifié son discours pour mettre l’accent sur son opposition à l’indépendance de Taiwan. Interrogé sur les préalables, côté taiwanais, à des discussions politiques avec Pékin, Ma Ying-jeou a réitéré qu’il n’était pas possible de négocier un accord de paix sous la menace des missiles qui restent déployés sur les côtes chinoises. Il a précisé également qu’il préférait se concentrer sur les négociations économiques, « prioritaires, car elles ont une influence importante sur la vie et le bien-être de la population ». « Si je suis réélu, je n’exclue pas de lancer des négociations de paix lors d’un second mandat, mais il y a des questions plus urgentes à régler. » Sur le sujet de la souveraineté, Ma Ying-jeou pense que les accusations de l’opposition à son encontre sont le résultat d’un « malentendu » et qu’il faut donc mieux écouter l’opposition et mieux communiquer sur la politique suivie. A aucun moment depuis le début de son mandat, a-t-il déclaré, la souveraineté de la République n’a été mise en cause. L’appellation « Taipei chinois » choisie pour inviter Taiwan à participer à l’Assemblée générale de la santé comme observateur « n’était évidemment pas notre premier choix, mais les Taiwanais semblent tout à fait comprendre les enjeux, puisque plus de 70% d’entre eux se sont dit favorables à l’utilisation de cette formule pour retrouver une place au sein des organisations internationales. » Quant à l’accord-cadre économique qu’il souhaite voir Taiwan signer avec la Chine, comme son nom l’indique, ce sera un cadre pour des négociations point par point, qui prendront beaucoup de temps. Cet accord, a-t-il insisté, est crucial pour éviter la marginalisation économique de l’île. La plupart des pays refusent en effet d’engager des négociations d’accords de libre-échange avec Taiwan en arguant du fait que l’île n’a pas signé d’accord avec la Chine, a-t-il expliqué. Répondant à une autre question sur la nécessité selon le Parti démocrate-progressiste (DPP) d’organiser un référendum sur cet accord, Ma Ying-jeou a rappelé que son caractère purement économique rend inutile une telle consultation populaire. Toutefois, a-t-il souligné, le gouvernement se livre régulièrement à des enquêtes d’opinion et à des auditions pour recueillir les avis des Taiwanais et des industriels. Ma Ying-jeou est par ailleurs longuement revenu sur l’importance du « consensus de 1992 » comme base de discussion avec Pékin, expliquant qu’il existait maintes preuves écrites de la réalité de cet accord oral, contrairement à ce qu’a toujours affirmé le DPP. « Nous n’avons pas la possibilité de nous reconnaître mutuellement, mais il n’est pas nécessaire de nier l’existence l’un de l’autre. Sinon, avec qui serions-nous en train de négocier ? »

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