04/05/2024

Taiwan Today

Politique

Ma Ying-jeou annonce sa candidature à la présidence du KMT

11/06/2009
CNA Ma Ying-jeou (à g.) et Wu Poh-hsiung, le président du KMT, ont affiché une entente cordiale.
Mettant un terme aux spéculations des médias et aux rumeurs, Ma Ying-jeou, le chef de l’Etat, a annoncé hier être candidat à la présidence de son parti, le Kuomintang, dont l’élection aura lieu le 26 juillet. « Je suis prêt à me présenter à la prochaine élection pour la présidence du KMT, à reprendre la direction du parti qui a fondé et protégé la République de Chine, et à poursuivre la réforme de ses structures […]. La décision de me présenter à cette élection n’est pas le fruit d’une volonté d’accumuler plus de pouvoir, mais bien celle d’assumer mes responsabilités », a déclaré le chef de l’Etat, lors d’une conférence de presse tenue aux côtés de l’actuel président du KMT, Wu Poh-hsiung. Wu Poh-hsiung, auquel une partie de la presse locale prêtait la volonté de conserver à tout prix sa fonction, a déclaré qu’il ne se représenterait pas à ce poste. Il a indiqué s’être ouvert au président de la République de cette question dès le mois d’avril 2008, puis en septembre 2008. « Je n’ai aucune intention de livrer un combat contre quiconque et j’espère que ma décision d’aujourd’hui aidera le parti à s’ouvrir aux nouvelles générations. Un homme de 70 ans comme moi doit savoir se retirer », a déclaré Wu Poh-hsiung. Interrogé sur la perspective de cumuler la présidence de la République et du KMT, Ma Ying-jeou a souligné qu’après avoir longtemps écarté cette hypothèse, il a finalement pris cette décision avec le souci d’améliorer l’efficacité de son gouvernement. « Quand j’ai pris mes fonctions l’année dernière, j’ai d’abord considéré que cela ne serait pas nécessaire, mais maintenant, je pense que le gouvernement et le parti doivent collaborer de manière très étroite, notamment après les défis auxquels nous avons été confrontés l’année dernière », a expliqué le chef de l’Etat, niant toutefois l’existence d’un manque de communication et de coopération entre les ministres et les parlementaires du KMT. Avec Ma Ying-jeou à la présidence du KMT, la question d’une rencontre, dans le cadre de la plateforme de communication KMT-PCC, avec Hu Jintao, le président chinois, qui assume également les fonctions de secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), a inévitablement été posée par la presse locale. Ma Ying-jeou a toutefois décliné tout commentaire à ce sujet. Les réactions à l’annonce de la candidature du chef de l’Etat ne se sont pas faites attendre dans l’opposition, avec l’inquiétude manifestée par plusieurs membres du Parti démocrate-progressiste (DPP) du cumul des pouvoirs par Ma Ying-jeou. Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, a déclaré qu’une telle perspective mettrait le système démocratique en danger puisque les mécanismes de contre-pouvoirs n’allaient plus fonctionner. Selon elle, un référendum d’initiative populaire est le seul outil restant pour exercer un contrôle de l’action du chef de l’Etat. L’ancienne vice-présidente de la République, Annette Lu, s’est également inquiétée de cette concentration de pouvoirs entre les mains du même homme, déclarant que la décision du président de la République reflète sa volonté d’accroître son contrôle sur le système politique afin de mieux pousser Taiwan vers la réunification. « Le président aura bientôt la main sur toutes les investitures pour les élections locales de décembre prochain et même ceux qui ne sont pas d’accords avec lui n’auront pas d’autre choix que de l’écouter », a ajouté Annette Lu. Selon le règlement interne du parti, l’enregistrement des candidatures aura lieu du 25 au 26 juin. Aucune autre personnalité du KMT n’a fait part de son désir de concourir à cette élection. Le nouveau président du KMT prendra ses fonctions le 12 septembre.

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