Taiwan Today

Le Parti démocrate-progressiste (DPP) a franchi hier la première étape pour l’organisation d’un référendum d’initiative populaire sur l’accord cadre de coopération économique (ECFA) que le gouvernement souhaite signer avec Pékin, qui consiste à rassembler les signatures de 0,5% du corps électoral. « Le gouvernement pourrait payer un prix élevé s’il cherchait à boycotter ou à repousser la tenue de ce référendum », a déclaré Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, qui considère que la mise en œuvre d’un tel accord transformera durablement, et de manière négative, l’avenir de l’île, sur le plan politique, économique, social et culturel. Contrairement à la position du chef de l’Etat, Ma Ying-jeou, selon lequel cet accord est tout sauf politique, Tsai Ing-wen estime qu’il remettra en cause la souveraineté de Taiwan. Pour l’organisation d’un référendum d’initiative populaire, la loi impose la réunion des signatures de 0,5% du corps électoral qui, présentées à la commission centrale des Elections, permettent le lancement de la seconde étape, consistant en la collecte des signatures de 5% des membres du corps électoral, soit environ 800 000 personnes. Une fois ces signatures réunies, le projet de référendum doit être déposé auprès de la commission qui décidera ou non de son organisation. « Nous nous sommes rendu compte que la loi sur le référendum rend très difficile la tenue d’une consultation, avec ces trois étapes à franchir. Rassembler un million de signatures représente un défi important pour notre parti », a noté Tsai Ing-wen. Réagissant au projet de l’opposition, John Deng, le vice-ministre de l’Economie, a déclaré que « la tenue d’un référendum sur cette question ne représentera qu’un gaspillage des ressources de l’Etat par l’opposition », d’autant plus, a-t-il souligné, que les bénéfices de cet accord sont évidents pour la communauté d’affaires insulaire.