02/05/2024

Taiwan Today

Politique

La plaque d’origine réinstallée sur le Mémorial Tchang Kaï-shek

21/07/2009
La fameuse plaque sur laquelle figurait l’inscription « Mémorial Tchang Kaï-shek » qui était fixée sur le bâtiment au toit bleu surmonté d’un pompon doré et abritant le mémorial consacré au Généralissime, au centre de Taipei, a été raccrochée lundi dans la soirée. En mai 2007, le président de la République de l’époque, Chen Shui-bian, avait décidé de rebaptiser le bâtiment, « Mémorial national de la démocratie de Taiwan », une série de décisions qui avait provoqué une virulente polémique ainsi que des heurts physiques entre partisans et opposants de la préservation de l’héritage de l’ancien chef de l’Etat, Tchang Kaï-chek. Pour les sympathisants du Parti démocrate-progressiste, Tchang Kaï-chek reste un dictateur brutal dont l’autoritarisme a étouffé l’expression de la culture taiwanaise. Dans le même temps, il avait également fait retirer de la grande arche la plaque indiquant en 4 caractères chinois dazhong zhizheng, un hommage à la pensée du Généralissime, au profit d'une autre indiquant « Esplanade de la Liberté ». « Il est ironique de constater que le remplacement des plaques était illégale et a été exécutée de manière non démocratique », a déclaré Lu Mu-lin, le ministre de l’Education, qui a indiqué que cette nouvelle opération de réinstallation a coûté 1,1 million de dollars taiwanais. Face à l’absence de consensus sur cette question et dans un geste d’apaisement, le gouvernement a toutefois décidé de conserver la plaque de marbre sur la grande arche indiquant « Esplanade de la Liberté ». En 2007, le DPP ne disposait pas de la majorité au Parlement et n’avait pu faire amender les lois relatives à cette question. « Nous comprenons que les Taiwanais entretiennent une opinion différente et aient des réactions affectives différentes, mais nous espérons que chacun puisse faire preuve de respect et tolérance, dans un souci d’harmonie sociale », a ajouté le ministre. Afin de prévenir tout incident, 600 policiers ont été déployés tandis qu’un petit nombre de manifestants se sont rassemblés pour protester contre cette nouvelle décision. Le DPP a immédiatement protesté contre le retour de la plaque sur le Mémorial. Tsai Ing-wen, la présidente du parti, a déclaré qu’il était « inadmissible », que l’Etat dépense les deniers publics pour le « culte d’un dictateur qui a ordonné un massacre brutal des Taiwanais, le 28 février 1947 ». Elle a également déclaré que cette décision, exécutée nuitamment de surcroît, ruinait le crédit démocratique de Ma Ying-jeou qui avait promis un débat public sur cette question. En réponse à ces critiques, Su Jun-pin, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, a déclaré que tous les groupes politiques et représentants de la société civile avait été consultés et écoutés dans ce dossier.

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