Taiwan Today

Le verdict est tombé à 16h aujourd’hui : Chen Shui-bian, qui a été président de la République de 2000 à 2008, et son épouse, Wu Shu-jen, ont été condamnés à perpétuité pour corruption, détournement de fonds et blanchiment. Cette peine est assortie d’une amende de 200 millions de dollars taiwanais pour Chen Shui-bian et de 300 millions pour Wu Shu-jen. Leur fils Chen Chih-chung est pour sa part condamné à une peine de deux ans et demi ainsi qu’une amende de 150 millions, et son épouse à un an et huit mois, ses biens étant confisqués. L’annonce du verdict conclut une procédure longue et complexe, entamée il y a près de trois ans, lorsque Wu Shu-jen avait été mise en examen alors que Chen Shui-bian était encore en exercice. Beaucoup d’observateurs de la vie politique taiwanaise, ici et à l’étranger, retenaient leur souffle dans l’attente du dénouement d’un procès largement vu comme un test pour la démocratie insulaire. Un des chefs d’accusation concerne le détournement d’environ 100 millions de dollars taiwanais des fonds spéciaux qui lui étaient alloués en tant que président de la République. Le juge le reconnaît également coupable d’avoir accepté 300 millions de dollars de pots-de-vin dans le cadre de la vente d’un terrain public et d’avoir caché une partie de ces fonds à l’étranger. L’ancien chef de l’Etat, qui continue de clamer son innocence et de dénoncer une « persécution politique », avait refusé d’assister à l’annonce du verdict. En revanche plus d’une centaine de ses supporters se sont réunis devant le tribunal de Taipei avec des banderoles pour demander sa libération. Des scènes de confusion ont accueilli la nouvelle de cette condamnation à la peine maximale, certaines personnes s’évanouissant sous le coup de la stupeur, d’autres hurlant leur colère. Anticipant que leur client se verrait infliger la peine maximale, les avocats de Chen Shui-bian avaient indiqué avant même le verdict qu’ils feraient appel de la décision de justice. Au total, le tribunal s’est prononcé sur le sort de quatorze inculpés. Ma Yung-chen, un ancien bras droit de Chen Shui-bian, est ainsi condamné à vingt ans de réclusion.