05/05/2024

Taiwan Today

Politique

Chen Shui-bian demande sa libération… aux Etats-Unis !

24/09/2009
Dans une déclaration sous serment destinée au tribunal des Forces armées des Etats-Unis d’Amérique, l’ancien chef de l’Etat, Chen Shui-bian, toujours maintenu en détention après un appel du jugement du tribunal qui l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, a solennellement réclamé à la « principale force d’occupation de Taiwan » sa libération immédiate et la restauration de ses droits civils. La déclaration sous serment, rédigée en anglais, a été confiée à Roger Lin, un membre de l’Organisation pour les droits civils de Taiwan, qui a déclaré hier que son organisation mènerait les actions en justice en se fondant sur le droit international et le droit constitutionnel américain. « Chen Shui-bian a l’intention d’apporter la preuve selon laquelle les Taiwanais de souche ne sont pas Chinois et ne devraient donc pas être l’objet de poursuites judiciaires de la part de tribunaux d’un gouvernement chinois en exil », a expliqué Roger Lin. Dans cette déclaration, Chen Shui-bian explique qu’au cours des 8 années durant lesquelles il a exercé le pouvoir, le gouvernement des Etats-Unis a pris un grand nombre de décisions pour les Taiwanais, sans les consulter, ce qui a affecté leur vie, leurs libertés, leurs propriétés et le territoire national. Il poursuit que ces décisions n’ont pas été prises sur la base du Taiwan Relations Act, voté par le Congrès américain en 1979, ni sur celle des ordres donnés par le Commandant en chef des forces armées américaines, mais sur celle du Traité de San Francisco datant de 1952. Or, poursuit-il dans la déclaration, le Traité ne mentionne pas le transfert de l’île de Taiwan à la République de Chine et le Commandement des forces armées américaines n’a jamais formellement reconnu aucun gouvernement civil sur l’île de Taiwan. Par conséquent, conclut la déclaration, les Etats-Unis sont une « force d’occupation » à Taiwan. Huang Ching-lin, le responsable de la branche du Parti démocrate-progressiste à Taipei, a estimé l’argument de Chen Shui-bian valide, expliquant que le statut de Taiwan reste indéterminé et que seuls les 23 millions de Taiwanais ont la capacité d’y remédier. Qualifiant le procès de Chen Shui-bian d’illégal et d’injuste, il a fait part de son espoir de voir le statut de Taiwan enfin déterminé par la justice américaine afin qu’une nouvelle Constitution puisse être écrite et que les Taiwanais soient enfin traduits devant leurs propres tribunaux. Richard Hartzell, membre de l’Association pour une stratégie légaliste de la Nation de Formose, a estimé de son côté que l’approche développée par Chen Shui-bian était intéressante, ajoutant que beaucoup de gens font la confusion entre le contrôle d’un territoire et la notion de souveraineté. « Si je vis dans un hôtel pendant 60 ans, cela ne veut pas dire que cet hôtel m’appartient. Taiwan n’est pas le 51eEtat des Etats-Unis, ni une partie du territoire américain, c’est un territoire étranger sous la domination des Etats-Unis », a-t-il raisonné. Dans le même temps, le porte-parole du DPP a tenu à se démarquer de la déclaration écrite de Chen Shui-bian. « La souveraineté et l’indépendance de Taiwan sont entre les mains des Taiwanais et c’est un fait qui est unanimement reconnu et accepté par tous les Taiwanais. Cela est différent de ce que l’ancien président Chen Shui-bian a formulé », a expliqué Cheng Wen-tsang, le porte-parole du DPP. Lee Hsueh-chang, député du Kuomintang, a enfin considéré que Chen Shui-bian se rendait coupable de trahison lorsqu’il se référait, en tant qu’ancien chef de l’Etat, au « gouvernement exilé de la République de Chine ». « Il a passé trop de temps en prison et il est devenu fou », a déclaré un autre député, Lee Hung-chun.

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