04/05/2024

Taiwan Today

Politique

Elections 3-en-1 : des résultats encourageants pour Tsai Ing-wen

07/12/2009
Au lendemain des élections locales de samedi, c’est sur la victoire hautement symbolique du candidat du Parti démocrate-progressiste (DPP) dans le district d’Yilan que se sont concentrés les commentaires des observateurs qui y voient le signe que le principal parti d’opposition s’est relevé de ses cendres et que Tsai Ing-wen est parvenue à conforter sa position de leader. Dans l’ensemble, le Kuomintang conserve une majorité confortable en s’arrogeant 12 sièges – 9 de chefs de districts et 3 de maires de villes de taille moyenne – sur les 17 mis en jeu, ainsi que 289 sièges sur 592 dans les assemblées districtales ou municipales, et enfin 121 sièges de maires de petites villes sur 211. Malgré tout, le DPP enregistre une progression importante par rapport aux précédents scrutins 3-en-1, en 2005, en termes de suffrages. Celle-ci est particulièrement remarquable en ce qui concerne le scrutin pour les chefs de districts et maires de villes moyennes, même si le DPP ne gagne qu’un siège – celui d’Yilan –, les voix recueillies à ce niveau de vote ont progressé de 7% par rapport à 2005 pour atteindre 45,32%, contre 47,88% pour le KMT. La conquête d’Yilan galvanise d’autant plus le DPP que le district du nord-est était vu comme une circonscription-test car Ma Ying-jeou s’était beaucoup investi dans la campagne électorale du chef du district sortant, Lu Kuo-hwa. Tsai Ing-wen y avait énergiquement fait campagne elle aussi, aux côtés de Lin Tsong-shyan, le candidat du DPP, et le parti y avait mobilisé toutes ses forces, avec la présence sur place vendredi soir l’ancien Premier ministre et ancien chef du district Yu Shyi-kun, ainsi que de Chen Chu, le maire de Kaohsiung. La victoire de Lin Tsong-shyan permet au DPP de regagner un de ses bastions traditionnels. Pour la députée DPP Kuan Bi-ling, les résultats de samedi doivent être lus comme « un examen raté » pour le président de la République, Ma Ying-jeou, qui a pris la tête du KMT en octobre dernier. En revanche, remarque-t-elle, Tsai Ing-wen n’a jamais été aussi populaire qu’aujourd’hui. Ces résultats lui permettent en outre d’asseoir son autorité sur un parti dont elle a hérité alors qu’il était au plus bas, du fait des scandales de corruption entourant la fin du mandat de Chen Shui-bian à la présidence de la République. L’ancienne vice-présidente de la République Annette Lu et l’ancien député Shen Fu-hsiung ont d’ailleurs noté que les élections de samedi étaient les premières depuis bien longtemps à ne pas être marquées par l’influence de Chen Shui-bian. Pour autant, s’accordent à dire les observateurs de la vie politique insulaire, le véritable défi sera évidemment la prochaine échéance électorale, à savoir les élections municipales pour les municipalités spéciales, fin 2010, en particulier à Taipei.

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