Taiwan Today

Ma Ying-jeou, le président de la République, a offert vendredi au chef de l’opposition, Tsai Ing-wen, un débat sur l’Accord-cadre de coopération économique que le gouvernement prévoit de négocier avec Pékin. Le Parti démocrate-progressiste (DPP) a immédiatement fait savoir qu’il répondrait à cette invitation, longtemps réclamée. Lors d’une interview télévisée à la chaîne CTI, Ma Ying-jeou a mentionné l’idée d’un débat sur l’ECFA avec Tsai Ing-wen. « Le DPP est parfaitement conscient de la situation économique mais ils n’ont qu’une seule démarche, celle de me taxer de pro-chinois ! », a déclaré le chef de l’Etat, qui a prévenu que si l’ECFA n’est pas signé, Taiwan devra faire face à un exode de ses industries locales, surtout dans le secteur de la pétrochimie. Il a aussi promis que le gouvernement ferait la promotion de l’ECFA dans la plus grande transparence puisqu’il est de sa responsabilité de faire comprendre aux Taiwanais le risque de marginalisation qui pèse sur l’économie insulaire. Il a enfin souhaité que le débat avec Tsai Ing-wen ait lieu après que les négociations avec Pékin aient produit un certain nombre de résultats, le meilleur moment, selon le président de la République, pour juger de l’opportunité d’un tel accord. Répondant à l’invitation du chef de l’Etat, Hsiao Bi-khim, la porte-parole du DPP, a déclaré samedi que Tsai Ing-wen, la présidente du parti, accepterait ce débat que le parti réclamait depuis longtemps. Tsai Ing-wen a elle-même réagi dimanche, en soulignant l’obligation du gouvernement d’informer l’opinion publique sur les effets à long terme de l’ECFA et sur les réponses qui y seront apportées. « Ce que le gouvernement a fait jusqu’ici est au mieux de la propagande, ce n’est pas une attitude responsable de sa part », a-t-elle noté, estimant que le débat ne peut être éludé dans une société démocratique.