Taiwan Today

Le divorce de Fu Kun-chi, le chef de district de Hualien, élu le 5 décembre dernier alors que le Kuomintang (KMT) lui avait refusé l’investiture, fait couler beaucoup d’encre dans la presse insulaire en langue chinoise. En effet, Fu Kun-chi a annoncé dimanche, à l’issue de son discours de prise de fonctions, nommer Hsu Chen-wei, son ex-épouse, au poste de chef-adjoint du district. L’annonce a provoqué une levée de bouclier et Chien Tai-lang, le vice-ministre de l’Intérieur, a dénoncé une nomination illégale, avant d’apprendre avec stupeur le divorce de Fu Kun-chi et de Hsu Chen-wei, légalisé quelques jours plus tôt. L’article 7 de la loi sur la prévention des conflits d’intérêts pour les responsables gouvernementaux et locaux interdit en effet à un élu de profiter des avantages de sa fonction pour son bénéfice personnel, celui de son conjoint et des membres de sa famille vivant sous son toit. Chien Tai-lang a annoncé qu’il demanderait une enquête pour s’assurer de la réalité de ce divorce. A Taiwan, la loi sur la famille permet d’obtenir très rapidement un divorce, à condition que les conjoints soient consentants et que deux témoins soient présents. La décision de Fu Kun-chi a évidemment provoqué la critique de l’ensemble de la classe politique. Beaucoup estiment qu’il s’agit là d’une manœuvre pour tenter de conserver le contrôle du district alors que Fu Kun-chi est jugé en appel dans deux affaires. En juin dernier, il a été condamné à 4 ans de prison et 20 millions de dollars taiwanais d’amende pour exercice illégal du commerce. L’année dernière, une affaire similaire lui a valu 4 ans de prison. Lu Hsueh-chang, un député du KMT, a déclaré que « Fu Kun-chi gérait le district comme une affaire de famille », tandis que Wong Chin-chu, du Parti démocrate-progressiste, a qualifié le divorce de « faux ». C’est la première fois depuis 30 ans que le district de Hualien n’est pas dirigé par un membre du KMT.