Taiwan Today

L’incertitude régnait encore ce matin sur la question de savoir si Yaung Chih-liang, le ministre de la Santé, restera en place ou insistera pour quitter le gouvernement malgré le refus de Wu Den-yih de le laisser partir. Yaung Chih-liang a démissionné hier de façon inattendue en invoquant son incapacité à remplir les exigences du Premier ministre quant à l’augmentation des cotisations à la sécurité sociale. En conférence de presse hier après-midi, Yaung Chih-liang a expliqué être dans l’impossibilité d’atteindre l’objectif que lui avait fixé Wu Den-yih, à savoir que seulement 25% de la population soient affectés par la hausse des cotisations. Dans le plan qu’il venait de présenter au Premier ministre – et que celui-ci a rejeté –, 41% des assurés étaient concernés par l’augmentation. Qui plus est, Yaung Chih-liang pense indispensable et urgent de faire évoluer la façon dont est financé le programme de l’assurance santé, un appel à la réforme qui n’a apparemment pas été entendu par le chef du gouvernement. A la fin de l’année dernière, le déficit du programme atteignait déjà 58,8 milliards de dollars taiwanais, et les projections du ministère de la Santé le porte à plus de 100 milliards pour la fin de 2010. Dans ces conditions, c’est l’assiette des cotisations qu’il faut revoir, martèle Yaung Chih-liang, pas seulement le taux des cotisations. Celles-ci sont en effet calculées uniquement sur la base des revenus salariaux, alors qu’il faudrait qu’elles soient fonction de l’ensemble des revenus des assurés. Le défaut de ce système apparaît d’autant plus clairement que les salaires stagnent depuis deux ans du fait de la crise économique, alors que les dépenses de santé ne ralentissent pas. C’est pourtant maintenant qu’il faut agir, a averti Yaung Chih-liang, ne serait-ce que parce que c’est la dernière fenêtre d’opportunité, d’un point de vue purement politique, puisqu’« il y a des élections tous les ans ». Hier soir, dans un point pour la presse, le porte-parole du gouvernement, Johnny Chiang, a indiqué que les deux hommes s’étaient parlé et que Yaung Chih-liang avait « promis de réfléchir ». Wu Den-yih estime que son ministre de la Santé « ne peut partir maintenant ».