Taiwan Today

S’exprimant lundi sur la question de l’abolition de la peine de mort, alors qu’il recevait les membres de l’Association des procureurs de Taiwan, Ma Ying-jeou, le président de la République, a estimé « nécessaire de mener un débat ouvert afin de trouver, d’une manière rationnelle, une solution raisonnable ». « La controverse ne trouvera pas de solution de sitôt mais si nous n’en débattons pas, nous pourrions nous perdre pour toujours dans des considérations laissant une trop grande place à l’émotion, ce qui n’aidera en rien un développement sain de la société », a expliqué le chef de l’Etat. Ce dernier a accepté, la semaine dernière, la démission de la ministre de la Justice, Wang Ching-feng, qui avait refusé de signer l’ordre de mise à mort de 44 condamnés en attente de l’exécution de leur peine. Ma Ying-jeou a également estimé nécessaire de distinguer la question de l’abolition de la peine capitale de celle d’un moratoire sur l’exécution de la peine capitale. Il a ensuite souligné que des réformes étaient actuellement en cours dont l’instauration de peines alternatives à la peine capitale, l’incitation des juges à ne pas avoir systématiquement recours à cette peine ainsi qu’un strict encadrement de la liberté sur parole pour ceux condamnés de réclusion criminelle à perpétuité. Le président de la République a enfin saisi cette occasion pour louer le travail du ministre de la Justice démissionnaire. C’était la première fois que Ma Ying-jeou, qui a aussi assumé les fonctions de ministre de la Justice dans les années 90, s’exprimait sur ce dossier, objet d’un débat houleux à Taiwan.