Taiwan Today

Accusant le Liberty Times, un quotidien insulaire en langue chinoise, de « crier au loup », le gouvernement a réaffirmé hier que les cols blancs chinois ne seraient pas autorisés à travailler à Taiwan, même après la signature avec la Chine de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA). Le Liberty Times, qui suggérait hier en une que l’ECFA aurait des répercussions sévères pour 3,21 millions de salariés taiwanais, accusait le gouvernement Kuomintang d’« ouvrir la porte de derrière » aux cols blancs chinois. Il n’en est rien et Taipei n’ouvrira jamais les professions réglementées – avocat, comptable, ingénieur, médecin, etc. – aux Chinois, a répondu Huang Chih-peng, le directeur du bureau du Commerce extérieur, en conférence de presse. Seuls les dirigeants, cadres supérieurs ou experts chinois d’une vingtaine de secteurs de l’industrie des services auront la possibilité de travailler à Taiwan, a-t-il poursuivi. Depuis la révision de la réglementation dans ce domaine effectuée au mois de janvier, seules bénéficient de cette autorisation les sociétés chinoises ayant investi plus de 200 000 dollars américains à Taiwan ou dont la filiale taiwanaise affiche un capital social de ce même montant. Elles n’ont alors droit qu’à deux employés chinois, le montant de l’investissement devant augmenter de 500 000 dollars américains pour toute personne supplémentaire, le nombre total d’employés chinois par société étant plafonné à sept. Par ailleurs, si les sociétés chinoises implantées à Taiwan ont la possibilité d’inviter jusqu’à 400 personnes venant de l’autre rive par an pour affaires, ces visites sont limitées dans le temps, puisqu’elles répondent à des besoins ponctuels de formation ou de participation à des séminaires ou à des foires commerciales, a souligné Huang Chih-peng. Autoriser ces gens à venir travailler à Taiwan sera au bout du compte positif pour l’économie locale, car les investissements chinois créeront de la valeur et des opportunités d’emploi pour les Taiwanais, a encore dit Huang Chih-peng qui a dirigé l’équipe des négociateurs taiwanais lors des dernières discussions entre les deux rives à propos de l’ECFA, la semaine dernière.