05/05/2024

Taiwan Today

Politique

Un sondage confirme la préoccupation des Taiwanais face aux violences électorales

02/12/2010
Une enquête d’opinion réalisée en début de semaine a montré la préoccupation des Taiwanais face aux violences électorales. Vendredi dernier, lors d’une réunion électorale dans la banlieue de Taipei, un homme a tenté d’abattre Sean Lien, le fils de l’ancien vice-président de la République, Lien Chan, tandis qu’un spectateur, victime d’une balle perdue a trouvé la mort. Selon le sondage mené par le Taiwan Thinktank, un institut de recherche proche de l’opposition, 62% des personnes interrogées s’inquiètent que de nouvelles violences destinées à influencer l’issue des scrutins électoraux se produisent à l’avenir tandis qu’ils ne sont que 36,6% à affirmer que cela ne sera pas le cas. Toujours selon le même sondage, ils sont 53% à penser que la tentative d’assassinat a favorisé le KMT lors du scrutin, tandis que 43,9% des personnes interrogées estiment le contraire. A la question de savoir qui, du KMT ou du parti démocrate-progressiste (DPP), dans l’opposition, a profité de cet incident, ils sont 28,9% à ne pas avoir d’opinion, 4,7% estimant que le DPP en a retiré un avantage électoral, contre 66,5% citant le KMT comme principal bénéficiaire de cette affaire sur le plan électoral. Malgré tout, ils sont une majorité (52,3%) à considérer que la tentative d’assassinat n’a pas remis en cause l’équité du scrutin tandis que 47,7% estiment le contraire. Hsu Yung-ming, professeur au département de Sciences politiques de l’Université Soochow, a également fait part de sa préoccupation, appelant le président de la République, Ma Ying-jeou, à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que ce type d’incident, qualifié de menace pour la démocratie taiwanaise, ne se répète. Chen Yaw-shyang, de l’Université nationale de Taiwan, estime de son côté que les violences électorales sont encore plus nuisibles à la démocratie que les achats de votes. Il a également appelé le gouvernement à mettre en place une cellule d’enquête pour définitivement faire la lumière dans cette affaire. « Le gouvernement n’a pas le droit de rester silencieux parce que la dernière chose que nous souhaitons est que ceux qui réagissent de manière émotionnelle décident de notre futur », a-t-il déclaré. Michael Hsiao, directeur du Centre pour les études Asie-Pacifique, estime enfin nécessaire que le gouvernement s’attaque à l’imbrication des milieux criminels et de la politique. Le sondage a été réalisé lundi et mardi auprès de 1 085 adultes et les résultats comportent une marge d’erreur de 3%.

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