05/05/2024

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Politique

Taiwan commémore le 64e anniversaire de la tragédie du 28 Février

01/03/2011
Les recherches sur les Evénements du 28 février 1947 doivent se poursuivre afin que la prochaine génération puisse avoir accès « à toute la vérité », a déclaré hier le président de la République, Ma Ying-jeou, lors d’une cérémonie devant le Mémorial du 28 Février, situé dans le parc du même nom à Taipei. Plusieurs milliers de Taiwanais, dont une partie de l’élite intellectuelle de l’époque, ont été tués au cours de la longue période de répression qui a suivi cette révolte populaire. « Le processus d’indemnisation est achevé et la distribution de certificats de réhabilitation aux familles des victimes est en cours, mais nous savons que la mission n’est pas finie pour autant », a ajouté le chef de l’Etat. En particulier, le nombre exact de victimes reste indéterminé. Pour l’heure, 904 certificats ont été remis à des proches de victimes. La cérémonie du souvenir, organisée chaque année depuis 2003, a été cette fois marquée par la réouverture du Musée national du 28 Février, qui avait fermé plusieurs mois pour travaux. Ce musée est la première institution à Taiwan à avoir été dédiée aux droits de l’homme, a souligné Ma Ying-jeou. Il constitue un effort sincère de réflexion sur le passé et illustre les progrès accomplis à Taiwan sur la voie de la démocratie, a-t-il poursuivi. Prenant la parole lors de la cérémonie au nom des familles de victimes, Chang An-man, dont le grand-père, le père et l’oncle ont été tués en 1947 par les troupes dépêchées du continent pour mettre fin aux troubles, a reconnu les efforts accomplis par les différents gouvernements qui se sont succédé sous les présidences de Lee Teng-hui, Chen Shui-bian et Ma Ying-jeou, pour établir les faits historiques. « Toutefois, toute la vérité n’a pas été faite. Si nous ne pouvons comprendre toute la vérité, la nature de cet incident sera dénaturée ou oubliée avec le temps », a-t-il déclaré. Chang An-man a par ailleurs regretté la présentation faite par le Musée national du 28 Février, en particulier celle du rôle joué dans ces événements par Chiang Kai-shek, alors à la tête du Kuomintang (KMT). « Cela peut être corrigé », a-t-il espéré. Alors que des cérémonies étaient organisées dans les principales villes du pays et que le drapeau national était partout en berne, une manifestation d’un millier de personnes, à Taipei, a appelé le KMT, au pouvoir à l’époque, à assumer la responsabilité de cette tragédie. L’identification des victimes ne peut suffire, il faut aussi rechercher les responsables, ont déclaré les organisateurs, parmi lesquels Yao Chia-wen, ancien président du Parti démocrate-progressiste, le révérend William Luo de l’Eglise presbytérienne et Ng Chiau-tong, président de l’Union mondiale des Formosans pour l’indépendance. Un recours en justice a d’ailleurs été récemment déposé, demandant au KMT des excuses publiques et une indemnisation des victimes, les indemnisations déjà versées l’ayant été sur fonds publics, en vertu d’une loi votée en 2009.

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