05/05/2024

Taiwan Today

Politique

Un ouvrage fondateur de Peng Ming-min sort en français

28/04/2011
Hier a été organisée à Taipei une séance de présentation du Goût de la liberté, la traduction française du récit autobiographique que publia en 1972 l’ancien dissident Peng Ming-min, alors qu’il était réfugié à l’étranger. Entouré de son vieil ami et camarade des années de dissidence Hsieh Tsung-ming, de son éditeur René Viénet et de son traducteur Pierre Mallet, Peng Ming-min a redit son admiration pour la France, où il étudia le droit international dans les années 50, et parlé de ses convictions politiques. « On me demande souvent pourquoi cette version française d’un livre écrit en anglais il y a maintenant près de quarante ans est publiée aujourd’hui, a déclaré Peng Ming-min. C’est parce que beaucoup des questions qui y sont soulevées – quel est le statut de Taiwan au regard du droit international, comment qualifier ses relations avec la Chine et le reste du monde, la Constitution est-elle adaptée à la situation présente… – n’ont pas été résolues. » « J’espère, a-t-il poursuivi, que ces questions attireront les lecteurs français, et qu’en lisant mon livre, ils comprendront mieux Taiwan, et quels sont les problèmes auxquels Taiwan est confronté. » Après avoir tenté de publier avec quelques amis le Manifeste pour le salut de Formose, un texte analysant la situation politique de Taiwan du point de vue de l’histoire et du droit international, et appelant, entre autres, à la réécriture de la Constitution, Peng Ming-min, un universitaire pourtant respecté, est arrêté par la police militaire en 1964. Il subit de longs interrogatoires suivis d’un procès qui lui vaut une condamnation à huit ans de prison, mais est amnistié et mis en liberté surveillée. Comprenant rapidement que tout est fait pour briser sa carrière, il se résout à tenter le tout pour le tout en demandant l’asile politique en Suède, une fuite rocambolesque dont il donne tous les détails dans un autre livre publié en 2009, A Perfect Escape. Revenu à Taiwan après un exil qui dura 22 ans, Peng Ming-min se présente à la première présidentielle au suffrage universel direct face à Lee Teng-hui. Il ne remporte pas l’élection mais enregistre tout de même 21% des voix. Le récit, écrit en 1972, retrace avec une grande honnêteté intellectuelle le parcours personnel de Peng Ming-min, brillant élève d’abord formé au Japon – où il est victime d’un bombardement durant la Seconde guerre mondiale dans lequel il perd le bras gauche –, puis jeune universitaire prometteur à Taiwan et aux Etats-Unis qui, d’apparatchik, en vient à s’engager pour la démocratie et l’indépendance.

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