03/05/2024

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Politique

Ma Ying-jeou met en place une agence gouvernementale de lutte contre la corruption des fonctionnaires

21/07/2011
Le président de la République a inauguré hier l’Agence de lutte contre la corruption (ACC), une nouvelle structure placée sous l’autorité du ministère de la Justice et dotée de 180 spécialistes de la corruption chargés de combattre la délinquance financière au sein de l’Etat. « Après que le Bureau des enquêtes spéciales du ministère de la Justice a mis à jour un sérieux scandale mettant en cause plusieurs juges de la Cour suprême, j’ai décidé la création d’une agence de lutte contre la corruption », a déclaré le président de la République, lors de la cérémonie d’inauguration, notant que l’une des tâches de cette nouvelle administration sera aussi de faire un travail de prévention. Son siège est situé à Taipei et elle disposera de trois branches à New Taipei, Taichung et Kaohsiung. Le nombre total de ses employés sera de 240. Le président de la République a expliqué que les 10 Etats les plus compétitifs et les plus développés sont les moins corrompus, soulignant que l’intégrité est une des conditions de la compétitivité. Ma Ying-jeou a ainsi fait part de sa détermination farouche de lutter contre ce fléau. Il a prévenu que les fonctionnaires impliqués dans des affaires de corruption verront leur réputation sévèrement mise à mal, que leur famille en souffrira, que les épouses n’oseront plus se rendre sur leur lieu de travail et que les enfants n’oseront plus se présenter à l’école. Chou Chih-jung, un ancien conseiller du ministère de la Justice, prend la direction de cette nouvelle agence, et sera assisté par les meilleurs spécialistes de la lutte contre la délinquance financière, dont des procureurs, mais aussi des personnalités issues de la police ou de services administratifs travaillant pour l’éthique des fonctionnaires. L’ACC aura pour mission de rassembler les preuves avant de transmettre au Bureau du procureur un dossier complet. Plusieurs voix se sont toutefois élevées pour critiquer la mise en place de ce nouvel outil de lutte contre la corruption, estimant que l’agence aurait dû être placée sous l’autorité directe de la présidence de la République ou du siège du gouvernement, comme c’est le cas à Hongkong ou Singapour, sa soumission au ministère de la Justice l’empêchant d’enquêter efficacement sur les hauts fonctionnaires ou les personnalités de l’Etat. La critique a été écartée par le président de la République, qui estime que l’ACC ne sera sujette à aucune pression politique parce qu’elle sera dotée d’un certain nombre de procureurs capables de saisir les tribunaux. L’initiative est toutefois jugée insuffisante par le Parti démocrate-progressiste (DPP), dans l’opposition, qui souhaite savoir si l’ACC enquêtera sur les 10 affaires de corruption présumée identifiées par le parti au sein du Kuomintang et à la maire de Taipei, sous les mandats de Ma Ying-jeou et Hau Lung-bin, l’actuel maire de la capitale. Pour le DPP, il existe un risque que cette agence se transforme en un outil de répression politique.

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