Taiwan Today

La Haute Cour a cassé le jugement du tribunal de Taipei qui avait innocenté l’ancien président Chen Shui-bian dans l’affaire dite de la deuxième réforme financière, condamnant celui-ci à 18 ans de prison et lui infligeant une amende de 180 millions de dollars taiwanais ainsi qu’une suspension de ses droits civiques durant 9 ans. Son épouse Wu Shu-jen est elle aussi condamnée dans la même affaire – à 11 ans d’emprisonnement, une amende de 102 millions et 8 ans de suspension de ses droits civiques. Chen Shui-bian, qui purge actuellement une peine de 17 ans et demi à la suite de diverses condamnations, a été déclaré coupable de corruption par la Haute Cour pour avoir accepté un total de 610 millions de dollars taiwanais en marge de deux fusions-acquisitions dans le cadre de la vaste réforme financière mise en œuvre sous sa présidence, entre 2000 et 2008. La Haute Cour s’appuie sur les résultats de l’enquête de la cellule d’enquête spéciale (SID) selon laquelle Chen Shui-bian et Wu Shu-jen ont perçu 400 millions de dollars taiwanais de Cathay Pacific Holding en échange de son aide pour faciliter les négociations de fusion entre cette banque et World Chinese Commercial Bank. Le couple a également reçu 210 millions de dollars de Yuanta Financial Holdings pour faciliter sa fusion avec Fu-Hwa Financial Holding. Chen Shui-bian maintient que ces fonds étaient des donations politiques, et le tribunal de Taipei avait estimé qu’en tant que chef de l’Etat, il n’était pas en position d’influer sur les procédures de fusions entre banques. Cette décision de justice avait provoqué la consternation des détracteurs de Chen Shui-bian, lui-même se félicitant au contraire de cette preuve que les poursuites engagées contre lui depuis 2008 ont des motivations politiques. L’ancien président a immédiatement fait savoir qu’il ferait appel de la décision de la Haute Cour. L’ancien couple présidentiel n’est pas le seul concerné par le verdict de la Haute Cour dans cette affaire puisque leur fils et leur belle-fille écopent eux aussi de peines de prison (un an et demi pour l’un, six mois pour l’autre) et d’amendes pour blanchiment. Cinq autres personnes ont par ailleurs été condamnées, dont l’ancien secrétaire général adjoint de la Présidence Ma Yung-cheng, recevant une peine de huit ans de prison.