Taiwan Today

Pour tenter de mettre fin à la polémique qui fait rage depuis plusieurs semaines et éclipse en partie sa campagne aux côtés de Tsai Ing-wen [蔡英文], Su Jia-chyuan [蘇嘉全], le candidat à la vice-présidence de la République investi par le Parti démocrate-progressiste, dans l’opposition, a annoncé hier vouloir faire don de sa coquette maison de campagne au village de Changzhi, dans le district de Pingtung. Une décision qui n’a pas convaincu le Kuomintang (KMT). Su Jia-chyuan, qui a été chef du district de Pingtung de 1997 à 2004, est accusé par le KMT d’avoir illégalement construit ce pavillon sur des terres agricoles appartenant à sa famille. Lors d’une conférence de presse hier à Taipei, il a rejeté ces insinuations et réaffirmé la légalité du permis de construire accordé par le district. « Bien que les autorités compétentes ont constaté à deux reprises, après des enquêtes approfondies, que ma propriété était conforme aux lois et règlements, je déclare mon intention, dans l’intérêt de la campagne, de faire don de ma maison et du terrain sur lequel elle est bâtie », a-t-il déclaré. Il s’est également engagé à publier l’état de son patrimoine, ainsi que la liste des biens déclarés au nom de son épouse et de ses deux filles. Su Jia-chyuan a enfin rappelé sa détermination à poursuivre en justice les auteurs de toute accusation mensongère. Réagissant à cette annonce, Chiou Yi [邱毅], le député du Kuomintang à l’origine de plusieurs procédures judiciaires lancées contre Su Jia-chyuan dans cette affaire, a estimé que faire don de la propriété ne permettait en rien de préjuger de la légalité de sa construction, un argument repris par Lai Su-ju [賴素如], la porte-parole du KMT. Pour Chen Wu-hsiung [陳武雄], le ministre de l’Agriculture, l’enquête doit se poursuivre et, si Su Jia-chyuan a le droit de faire don de ce pavillon, celui-ci et les terres qui l’entourent doivent conserver leur destination agricole. Tsai Ing-wen, de son côté, a dit respecter la décision de Su Jia-chyuan et estimé que l’affaire devait être laissée entre les mains de la justice. Ce type de controverse dénature la campagne électorale et la rend vide de sens, a-t-elle estimé.