02/05/2024

Taiwan Today

Politique

Les trois candidats à la présidentielle parlent de leur politique culturelle

16/12/2011
A l’invitation de l’Institut préparatoire de la Fondation de l’année zéro de la culture, une association fondée par des artistes et intellectuels pour prendre le contre-pied des manifestations du centenaire de la République, les trois candidats à la présidentielle du 14 janvier 2012 ont tour à tour pris le micro à l’Université Shih Hsin pour détailler la politique culturelle qu’ils mettront en œuvre s’ils sont élus. Lors de cet après-midi de dialogue exceptionnel, qui était retransmis en direct sur la chaîne de télévision publique PTS, c’est Tsai Ing-wen [蔡英文], la candidate du Parti démocrate-progressiste (DPP), qui a été la première à s’exprimer puis à répondre aux questions des participants. Elle a été suivie de James Soong [宋楚瑜], le président du Parti pour le peuple, puis du chef de l’Etat, Ma Ying-jeou [馬英九]. Dressant une analyse très critique de l’action dans ce domaine de l’actuelle majorité, qu’elle a accusée de politiser la culture, Tsai Ing-wen a souligné que l’Etat devait rester dans son rôle de gardien de la culture et adopter une totale neutralité dans son soutien aux artistes. La pire option, a-t-elle encore dit, consiste à confier une mission politique aux artistes. Rappelant les actions entreprises par le gouvernement démocrate-progressiste entre 2000 et 2008, avec par exemple la création du Centre national des arts populaires d’Yilan ou du Musée de la céramique d’Yingge, Tsai Ing-wen a aussi beaucoup insisté sur la nécessité d’offrir aux artistes la liberté d’expression et la sécurité financière nécessaires. Elle a également proposé la rédaction d’une loi cadre sur les arts et la culture sur laquelle fonder les efforts de développement culturel et mieux redistribuer les ressources. James Soong a comparé la culture à une centrale électrique et l’éducation à ce qui permet de l’alimenter. Filant la métaphore, il a expliqué qu’il souhaitait voir le ministère de la Culture devenir une plate-forme énergétique et non pas seulement un bureau distribuant des contrats au secteur culturel. Malgré sa petite taille, a-t-il également estimé, Taiwan peut arguer d’un atout sur le plan international, à savoir le « soft power » que lui confèrent son haut niveau d’éducation, sa diversité de traditions et son avance dans le domaine des hautes technologies. James Soong a par ailleurs déclaré qu’il pensait que la culture ne devait pas être encadrée par des lois draconiennes et qu’elle avait besoin d’un environnement dynamique et flexible pour se développer. C’est également une idée mise en avant par Ma Ying-jeou, qui a rappelé qu’un fonds spécial avait été créé pour aider le secteur culturel et que ce fonds était plus flexible dans son fonctionnement que le ministère de la Culture. Le président de la République sortant a fait valoir son bilan en rappelant que le gouvernement s’est efforcé de faire en sorte que les centres culturels existants dans 17 villes et districts fonctionnent de manière plus professionnelle aujourd’hui qu’auparavant. Ma Ying-jeou a par ailleurs annoncé son intention de convoquer des états généraux de la culture afin de permettre à tous les acteurs de s’exprimer et de faire des propositions au gouvernement.

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