09/05/2024

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Politique

Ancien représentant américain à Taiwan, Douglas Paal souligne l’importance du « consensus de 1992 »

13/01/2012
Interrogé hier soir par la chaîne taiwanaise d’information CTI News, Douglas Paal, directeur de l’Institut américain à Taiwan (AIT) de 2002 à 2006 et aujourd’hui vice-président du Carnegie Endowment for International Peace, à Washington, a souligné l’importance du « consensus de 1992 » et estimé que le « consensus taiwanais » proposé par Tsai Ing-wen [蔡英文], candidate du Parti démocrate-progressiste (DPP) à l’élection présidentielle, était un concept « vague ». Une prise de position clairement favorable au candidat du Kuomintang (KMT), Ma Ying-jeou [馬英九], dont l’AIT a estimé qu’elle reflétait seulement l’opinion personnelle de Douglas Paal et dont le DPP a aussitôt cherché à minimiser la portée.

Reprenant une position publiée la veille sur le site du Carnegie Endowment for International Peace, Douglas Paal a estimé que le « consensus de 1992 », promu par Ma Ying-jeou, est « un compromis nécessaire » qui a efficacement permis aux deux rives de coopérer sans renoncer à leur point de vue respectif quant à la souveraineté de l’île. Le « consensus de 1992 » se réfère à la reconnaissance par les deux rives du principe d’une Chine unique, chacune ayant une interprétation différente de ce que recouvre cette Chine unique.

A l’inverse, a-t-il ajouté, le « consensus taiwanais » que Tsai Ing-wen appelle de ses vœux est « une manière de dire qu’elle ne désire pas parvenir à des accords entre les deux rives ». « Nous savons que ce consensus n’est pas possible car Taiwan est profondément divisé au sujet de ses relations futures avec la Chine. » L’ancien représentant américain a toutefois estimé que, si Tsai Ing-wen remportait l’élection de samedi, le gouvernement américain « s’investirait massivement et rapidement pour l’aider à trouver une formule permettant de préserver la paix et la stabilité » dans le Détroit.

Interrogé par la presse après cette déclaration, le porte-parole de l’AIT, Christopher Kavanagh, a souligné que Douglas Paal s’exprimait à titre privé. « L’AIT n’a pas organisé son déplacement à Taiwan. Nous serons heureux de travailler avec le candidat que les Taiwanais éliront, quel qu’il soit. Nous ne prenons pas partie dans cette élection », a-t-il assuré. Au siège de campagne DPP, où Douglas Paal devait être accueilli aujourd’hui, on cherchait hier à minimiser cette déclaration, assimilée à un « coup » du KMT.

Arrivé mercredi à Taiwan pour observer le scrutin du 14 janvier, Douglas Paal a également rencontré hier la ministre des Affaires continentales, Lai Shin-yuan [賴幸媛], et s’est rendu au siège de campagne du Parti pour le peuple, formation dont le président, James Soong [宋楚瑜], est également candidat à la présidence de la République.

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