03/05/2024

Taiwan Today

Politique

Présidentielle : les candidats s’adressent à la presse étrangère

13/01/2012
Si Ma Ying-jeou [馬英九], le président sortant, s’est adressé en anglais hier aux représentants des médias étrangers, sa rivale Tsai Ing-wen [蔡英文] a laissé à sa porte-parole de campagne le soin de rencontrer les reporters étrangers à son quartier de campagne, à Banqiao. Quant à James Soong [宋楚瑜], il avait répondu aux questions des journalistes étrangers la veille. Recevant des dizaines de journalistes en début de matinée au siège du Kuomintang, Ma Ying-jeou a repris pour eux en anglais les principaux points de son discours électoral, citant ses accomplissements notamment dans le domaine des relations avec la Chine et de l’économie. Mettant en avant le contrôle de l’inflation qui a été maintenue en dessous de 1,5%, la création de 375 000 emplois et la baisse du chômage aux alentours des 4%, Ma Ying-jeou a aussi parlé du volet social de sa politique. Il a surtout rappelé que son action s’était concentrée sur l’amélioration des relations avec l’autre rive du Détroit et que cela avait permis de restaurer l’amitié et la confiance avec les alliés de Taiwan. Il a aussi expliqué que, sous son mandat, le gouvernement « examinerait prudemment » la faisabilité d’un accord de paix sous conditions avec la Chine, mais estimé peu probable de voir aboutir un tel projet sous sa présidence. Un peu plus tard dans la matinée, c’est la députée démocrate-progressiste Hsiao Bi-khim [蕭美琴] qui a répondu aux questions des reporters étrangers alors que Tsai Ing-wen poursuivait ses activités de campagne à Taoyuan. La présidente du DPP recevra la presse étrangère « après son élection à la présidence de la République demain », a-t-elle promis. Rappelant en ouverture que ce sont les mots « équité et justice » qui ont servi de thème à cette course à la magistrature suprême, la députée a rapidement exposé les propositions de Tsai Ing-wen, notamment la recherche d’un « Consensus de Taiwan » en remplacement du « Consensus de 1992 », la poursuite de la dénucléarisation de Taiwan et la formation d’un gouvernement de coalition. Le DPP, a expliqué Hsiao Bi-khim, maintient que le « Consensus de 1992 » est une invention et que ce constat de désaccord n’est pas assez solide pour servir de base à des relations entre les deux rives qui, sur le long terme, posent de nombreux défis. Le gouvernement doit donc travailler à dégager un consensus interne pour surmonter les divisions qui subsistent ici avant de négocier avec la Chine car les résultats de cette approche seraient plus cohérents sur le long terme. Si la préférence de Pékin pour Ma Ying-jeou n’est un secret pour personne, a encore raisonné la porte-parole de Tsai Ing-wen, le DPP pense que la Chine est prête à accepter une victoire de celle-ci car toute instabilité des relations entre les deux rives serait vu à Pékin comme un désaveu de la politique de Hu Jintao [胡錦濤] alors qu’il s’apprête à quitter le pouvoir. De son côté, s’exprimant la veille lui aussi dans un anglais parfait, James Soong a utilisé des formules lapidaires pour attaquer ses deux rivaux, jugeant Ma Ying-jeou « incompétent » et Tsai Ing-wen « sans expérience » et estimant que leurs politiques continentales sont basées sur des « fantasmes » et des « légendes ». Se décrivant comme le seul candidat capable de transcender les profondes divisions qui caractérisent le paysage politique insulaire et de rassurer la Chine, James Soong a expliqué qu’il était celui qui saurait le mieux défendre la République de Chine et les intérêts primordiaux de Taiwan. James Soong a par ailleurs souligné que les relations avec la Chine ne devaient pas se limiter à des interactions entre le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois. Enfin, il a rejeté sans appel la possibilité de former avec le DPP un gouvernement de coalition car les deux parties « ont de sérieuses différences » sur certains sujets capitaux. Devant un autre auditoire, James Soong a fermement rejeté l’idée de se retirer de la course pour assurer la victoire à Ma Ying-jeou, comme le lui a demandé Lien Chan [連戰], le président honoraire du KMT. Trouvant « honteux » que Ma Ying-jeou demande aux poids lourds du KMT de lui venir en aide, James Soong a réitéré ses attaques. « La question n’est pas de savoir qui il faut sauver et qui il faut laisser tomber, mais d’abandonner les candidats incompétents et les dangereux et de préserver la sécurité et la stabilité de Taiwan. »

Les plus lus

Les plus récents