30/04/2024

Taiwan Today

Politique

La motion de censure contre le gouvernement rejetée par la majorité présidentielle

15/10/2013
Sans surprise, la motion de censure présentée par le Parti démocrate-progressiste (DPP) et l’Union solidarité Taiwan, et soutenue par le Parti pour le peuple, a été rejetée ce matin par 67 voix contre 45. Le groupe parlementaire du Kuomintang, le parti du président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], est resté soudé dans son soutien au gouvernement et a été rejoint pour ce vote par une députée de l’Union de solidarité non partisane et par un député sans étiquette. Ce matin, le Premier ministre, Jiang Yi-huah [江宜樺], est arrivé dès 8h30 au Yuan législatif pour participer à la réunion du groupe des députés du Kuomintang. Les opérations de vote ont débuté peu après 9h et le résultat du scrutin a été annoncé peu après 11h30. Pour être adoptée, la motion de censure aurait dû recevoir 57 voix, soit la majorité absolue des 112 sièges actuellement pourvus au parlement. Hier, Jiang Yi-huah, entouré de l’ensemble du gouvernement, avait vigoureusement défendu son action lors d’une conférence de presse. « Je respecte le droit du Yuan législatif à déposer une motion de censure contre le gouvernement mais je n’accepte par les accusations du DPP à mon encontre », avait-il déclaré au début de son intervention, longue d’une quinzaine de minutes. Dans cette déclaration, le Premier ministre a fermement démenti avoir participé à une quelconque manœuvre politicienne visant à faire perdre son mandat à Wang Jin-pyng [王金平], le président du Yuan législatif. Il a également nié avoir enfreint le principe de séparation des pouvoirs. Le DPP avait en effet présenté le dépôt de cette motion de censure comme une réponse à ce que le parti d’opposition qualifie de « crise institutionnelle ». Le 6 septembre, la Cellule d’enquête spéciale, sous l’autorité du Procureur général, a accusé Wang Jin-pyng d’être intervenu auprès du ministre de la Justice et d’un magistrat pour éviter à un député d’opposition la poursuite d’une procédure en cours. Sous l’impulsion du chef de l’Etat, le KMT a, le 11 septembre, exclu de ses rangs Wang Jin-pyng, ce qui aurait privé ce dernier de son mandat de député s’il ne s’était pas pourvu en justice. Cette procédure suspensive lui a jusqu’ici permis de conserver son mandat et la présidence du parlement. L’opposition a également mis en cause les pratiques de la Cellule d’enquête spéciale, qu’elle accuse d’avoir mené des écoutes téléphoniques illégales. Le ministère de la Justice, a rappelé Jiang Yi-huah, a lancé une enquête administrative sur ce point particulier, et a annoncé la mise en place, avec le Yuan judiciaire, d’un groupe de réflexion sur le recours aux écoutes téléphoniques. Dans son intervention d’hier, le Premier ministre a enfin accusé l’opposition d’obstruction au travail parlementaire. Celle-ci l’a en effet empêché à six reprises de prononcer son discours de politique générale, menaçant ainsi de retarder l’adoption du budget de l’Etat pour 2014. En cas de rejet de la motion de censure, avait prévenu Jiang Yi-huah avant le vote, l’opposition devrait en tirer les conséquences politiques et mettre fin à son obstruction. Cet appel avait été répercuté par Wang Jin-pyng lui-même. Ce dernier a, comme tous les autres députés du Kuomintang, rejeté la motion de censure.

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