04/05/2024

Taiwan Today

Politique

Ma Ying-jeou appelle les manifestants à mettre fin à l’occupation du Parlement

24/03/2014
Le président de la République, Ma Ying-jeou [馬英九], a convoqué ce matin une réunion avec le Premier ministre Jiang Yi-huah [江宜樺], le vice-président de la République Wu Den-yih [吳敦義] et plusieurs ministres, destinée à discuter de la réponse à apporter au mouvement de protestation en cours depuis une semaine contre l’accord sur le commerce des services signé en juin 2013 avec Pékin. Lors d’une conférence de presse hier matin, il avait réaffirmé l’importance de préserver l’état de droit et les règles démocratiques, et insisté sur la nécessité pour Taiwan de ratifier cet accord et de libéraliser son économie. Lors de cette conférence de presse, le chef de l’Etat a tout d’abord dit comprendre l’inquiétude des étudiants – les manifestations se sont poursuivies tout le week-end à Taipei et dans d’autre villes du pays, plusieurs dizaines de milliers de personnes au total y prenant part. Ma Ying-jeou a toutefois déploré « l’occupation illégale du Yuan législatif » qui empêche la poursuite normale des travaux parlementaires depuis le 18 mars. « Sans état de droit, il n’y a pas de démocratie », a-t-il déclaré. Il a ensuite rappelé les arguments en faveur de l’accord sur les services. Taiwan, a-t-il réitéré, est en retard par rapport à ses concurrents directs – la Corée du Sud en tête – dans la signature d’accords bilatéraux de libre-échange. Si l’accord sur les services, qui est placé sous l’égide de l’Accord-cadre de coopération économique (ECFA) signé avec Pékin en 2010, n’était pas ratifié, a-t-il mis en garde, cela entamerait la crédibilité de Taiwan vis-à-vis de la Chine continentale. Cela amoindrirait aussi les chances d’une participation de l’île aux ensembles économiques en cours de constitution dans la région, à savoir le Partenariat transpacifique et le Partenariat économique régional intégral, a estimé Ma Ying-jeou qui a aussi argué des créations d’emplois que l’accord sur les services allait permettre à Taiwan. Ma Ying-jeou a ensuite tenté de lever un certain nombre d’inquiétudes au sujet de cet accord. Le texte, a-t-il affirmé, ne prévoit pas d’autoriser l’afflux de la main-d’œuvre chinoise et n’est pas conçu pour bénéficier aux seuls grands groupes. Par ailleurs, a-t-il noté, la libéralisation de l’économie taiwanaise entamée depuis les années 80 a permis aux entreprises taiwanaises de s’ajuster et d’apprendre de leurs concurrents étrangers. Les secteurs économiques qui pourraient être touchés par l’entrée en vigueur de l’accord seront soutenus par l’Etat et l’accord pourra même être modifié après son entrée en vigueur pour répondre à des situations spécifiques, a-t-il argumenté. Enfin, Ma Ying-jeou a rappelé que l’examen du texte par le Yuan législatif n’était pas terminé et que le groupe parlementaire du Kuomintang – parti dont il est le président – s’était engagé vendredi à ce que l’accord soit examiné et voté article par article en séance plénière du parlement, après que son examen en commission ait été ajourné lundi dernier. Il faut que le Parlement recommence rapidement à fonctionner, a-t-il conclu.

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