03/05/2024

Taiwan Today

Politique

Le chef de l’Etat aux obsèques d’une ancienne « femme de réconfort »

21/01/2016
Hier dans le district de Pingtung, dans le sud de l’île, avaient lieu les obsèques de Cheng-Chen Tao (鄭陳桃), décédée des suites d’une pneumonie à l’âge de 93 ans. Elle était l’une des dernières victimes encore en vie de la prostitution forcée par l’Armée impériale du Japon au profit de ses soldats. A cette occasion, le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou [馬英九], a prononcé un discours dans lequel il a affirmé que ce dossier ne sera jamais refermé par l’Etat, jusqu’à ce que justice soit obtenue. Selon le chef de l’Etat, Cheng-Chen Tao avait été interpellée par la police japonaise sur le chemin de l’école alors qu’elle était âgée de 19 ans, puis enrôlée de force dans les bordels militaires, alors même qu’elle jouissait de la citoyenneté japonaise, Taiwan étant à cette époque une colonie de l’Empire nippon (1895-1945). « Le Japon n’aurait jamais dû traiter ses propres citoyens de cette manière », a déclaré Ma Ying-jeou, en appelant Tokyo à formuler des excuses officielles à Cheng-Chen Tao et à lui verser les indemnités qui lui sont dues. Le chef de l’Etat a déclaré que sa présence à ces obsèques reflétait l’attachement de la République de Chine aux valeurs de justice, d’humanité et des droits de l’homme. Dans un documentaire filmé en 2015 qui montre les dernières années de la vie de ces « femmes de réconfort », l’euphémisme utilisé pour désigner ces victimes, Cheng-Chen Tao expliquait avoir deux souhaits : obtenir des excuses de la part du gouvernement japonais et finir ses études au Lycée nationale de filles de Tainan. Aucun de ces deux vœux n’a pu être réalisé.

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