01/05/2024

Taiwan Today

Politique

Etudiants chinois à Taiwan : vers un compromis au parlement ?

04/05/2010
Lors de la prochaine rentrée, à l’automne, les bancs des universités taiwanaises pourraient accueillir de nouveaux venus : des étudiants chinois inscrits pour une année complète et non pas, comme c’est le cas actuellement, dans le cadre d’échanges de courte durée. Le Parti démocrate-progressiste (DPP) a en effet annoncé hier qu’il mettait fin à l’obstruction pratiquée depuis plusieurs mois pour empêcher l’adoption de cette réforme voulue par le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou. En échange de ce geste de bonne volonté, l’opposition espère faire graver dans le marbre législatif les restrictions que le ministère de l’Education prévoit d’appliquer au séjour dans l’île des étudiants venus du continent. Annoncée en septembre 2008, la réforme suppose la révision de la Loi sur l’université, de la Loi sur les lycées et de la Loi régissant les relations entre les peuples des régions de Taiwan et de la Chine continentale. Le DPP, qui était jusqu’ici parvenu à différer l’examen des amendements en question, a reconnu, par la voix de la députée Kuan Bi-ling, avoir tiré toutes ses cartouches. « Nous ne sommes plus en mesure de bloquer ces propositions », a-t-elle indiqué, en soulignant que le DPP ne dispose que de 33 des 113 sièges au Yuan législatif, le Kuomintang (KMT) en détenant 75. Pour autant, le DPP n’a pas renoncé à peser sur le contenu des amendements en préparation. Il a ainsi demandé à ce que les engagements pris par le ministère de l’Education au sujet des conditions de séjour des étudiants chinois soient inscrits dans la loi. D’après le ministère, en effet, les étudiants chinois ne pourront bénéficier d’aucun traitement préférentiel, ne pourront être recrutés au détriment de Taiwanais, ne bénéficieront d’aucune bourse, ne pourront pas décrocher de jobs étudiants, passer les concours de la fonction publique ni rechercher un emploi dans l’île après l’obtention de leur diplôme. D’autre part, le projet gouvernemental prévoit la reconnaissance des diplômes délivrés par une série d’universités chinoises. Si cela doit être le cas, a expliqué le DPP, cette reconnaissance doit être limitée à la sphère académique, de manière à uniquement permettre l’accès aux universités. Le DPP souhaite également limiter à 1 000 le nombre d’étudiants chinois admis chaque année, contre 2 000 dans le projet gouvernemental. Les propositions du DPP seront examinées dans le cadre des négociations inter-partis, a indiqué le président du Yuan législatif, Wang Jin-pyng. Elles pourraient être présentées en séance plénière vendredi. Certains députés du KMT, telle Hung Hsiu-chu, sont toutefois réticents à l’idée de donner force de loi aux conditions élaborées par le ministère de l’Education.

Les plus lus

Les plus récents