Taiwan Today

Après que Tsai Ing-wen, la présidente du Parti démocrate-progressiste (DPP), a déclaré qu’elle n’excluait pas l’idée d’entamer un dialogue « direct et réaliste » avec Pékin, Annette Lu, ancienne vice-présidente de la République et membre fondatrice du parti, est revenue sur les propos de la chef de l’opposition, provoquant un débat au sein du DPP. Annette Lu s’est inquiétée à plusieurs titres hier de la déclaration de Tsai Ing-wen relative à un dialogue avec Pékin. Elle a d’abord estimé qu’un tel projet devait d’abord être dûment discuté dans le respect des mécanismes de décision du parti et être approuvé lors d’un congrès national. Soulignant que la proposition de dialogue avec Pékin n’avait rien de nouveau et qu’elle avait déjà été formulée à plusieurs reprises par Chen Shui-bian, alors qu’il occupait les fonctions de président de la République et de président du DPP, elle a cependant attiré l’attention de Tsai Ing-wen sur la cohérence de son discours, notamment entre les propos qu’elle a tenus pendant et après le débat, le 25 avril, sur l’Accord-cadre de libre échange (ECFA) avec le président de la République, Ma Ying-jeou, et ses récentes déclarations. Dans un souci de clarification de la remarque de la présidente du parti, Tsai Chi-chang, le porte-parole du DPP, a rappelé que le parti n’était pas contre un dialogue avec la Chine mais était fermement opposé à certaines politiques décidées par le KMT au pouvoir, tel que l’ECFA. Tsai Chi-chang a également déclaré que le parti était en faveur du développement des échanges touristiques et économiques avec la Chine, ainsi que d’une communication officielle entre les deux rives mais n’autorisait pas les membres de son parti à participer sur le continent chinois à des activités politiques. Un grand nombre de membres du parti, dont plusieurs leaders de factions, ont par ailleurs approuvé la déclaration de Tsai Ing-wen, jugeant nécessaire de s’attaquer à l’absence de confiance existant entre le DPP et Pékin. D’autres ont estimé que la déclaration de Tsai Ing-wen n’avait rien de nouveau et était conforme à la ligne politique du parti sur cette question. Plusieurs analystes politiques ont néanmoins considéré que la proposition de dialogue formulée par Tsai Ing-wen risquait de créer un certain nombre de tensions entre les factions modérées et les factions indépendantistes au sein du DPP.