Politique
Accord de paix avec la Chine : Ma Ying-jeou promet un référendum
20/10/2011
Un référendum sera organisé avant toute ouverture de négociations avec la Chine au sujet d’un accord de paix, a déclaré hier soir Fan Chiang Tai-chi [范姜泰基], porte-parole de la présidence de la République. La possibilité de la signature d’un tel accord avec l’autre rive d’ici 10 ans, évoquée lundi par le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou [馬英九], devra ainsi être validée par le peuple.
Ce référendum pourrait être organisé sur l’initiative du Yuan législatif, a estimé Fan Chiang Tai-chi. De la sorte, l’une des trois conditions posée par le chef de l’Etat, à savoir recueillir le soutien de la population de Taiwan, sera réunie, a-t-il poursuivi. Si la majorité des citoyens y répondait négativement, le gouvernement abandonnerait alors ce projet.
Les deux autres conditions posées par Ma Ying-jeou à la signature d’un accord de paix avec Pékin – que ce dernier réponde aux besoins de la nation et qu’il soit supervisé par le Parlement – restent valides, a insisté le porte-parole. Ma Ying-jeou a toujours insisté sur la priorité donnée aux dossiers économiques sur les dossiers politiques, a rappelé Fan Chiang Tai-chi. « La possibilité de signer un accord de paix avec la Chine continentale devrait être envisagée en adoptant la même perspective », a-t-il déclaré.
De telles assurances, a conclu Fan Chiang Tai-chi, rendent inopérantes les accusations de la candidate de l’opposition, Tsai Ing-wen [蔡英文]. Celle-ci a estimé, hier également, que l’accord de paix envisagé par Ma Ying-jeou risquait de sacrifier la souveraineté de Taiwan, de modifier le statu quo dans le Détroit et de mettre en danger la démocratie taiwanaise. « La Chine n’est à ce jour pas un pays démocratique. Nous ne pouvons négliger les risques et l’instabilité potentiellement engendrés [par la signature d’un tel accord] », a-t-elle affirmé, en citant l’exemple de l’Accord en 17 points signés en 1951 entre les représentants du dalaï-lama et de la république populaire de Chine.
En 1991, la République de Chine a décrété une cessation unilatérale des hostilités avec l’autre rive du Détroit et mis fin à la « Période de mobilisation pour la suppression de la rébellion communiste » commencée sur le continent avec la guerre civile entre communistes et nationalistes. Aucun accord formel n’a toutefois été conclu mettant officiellement fin aux hostilités et instaurant la paix.