03/05/2024

Taiwan Today

Politique

La formule « Un pays, deux zones » fait référence à la République de Chine, corrige le président de la République

27/03/2012
La référence par Wu Po-hsiung [吳伯雄], le président honoraire du Kuomintang, à la formule « Un pays, deux zones », alors qu’il était reçu, jeudi dernier, par le président chinois, Hu Jintao [胡錦濤], à Pékin, a fait l’objet d’une mise au point par la présidence de la République, mais aussi de fortes critiques de la part de l’opposition. La définition des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan est « Une république, deux zones », et c’est à la République de Chine que nous faisons allusion, les deux autres « zones » faisant référence à la zone du continent chinois et celle de Taiwan, a déclaré hier Fan Chiang Tai-chi [范姜泰基], le porte-parole de la présidence de la République. La zone de Taiwan comprend les îles de Taiwan, Penghu, Kinmen, Matsu et tous les autres territoires sous la juridiction de la République de Chine », a poursuivi le porte-parole. Du côté de l’opposition, au Parti démocrate-progressiste (DPP), la colère était palpable et le député Lin Yu-chang [林右昌] a déclaré que seuls les 23 millions de Taiwanais avaient le droit de décider de l’avenir de l’île, et de manière totalement libre. Su Huan-chih [蘇煥智], ancien chef du district de Tainan, a également réagi, déclarant vouloir rassembler 100 000 manifestants le 20 mai, jour de la cérémonie d’investiture du Président de la République, Ma Ying-jeou, pour protester contre cette formule. La proposition a par ailleurs reçu le soutien de l’Union solidarité Taiwan, qui a déjà lancé un appel à manifester. « Ma Ying-jeou souhaite devenir le chef d’une zone ? », s’est sarcastiquement interrogé le député du DPP. Enfin, Tsai Ing-wen [蔡英文], la candidate malheureuse du DPP à l’élection présidentielle, a appelé le président de la République à revenir explicitement sur cette formule, qu’elle a qualifiée de « politique qui provoquera l’instabilité et apportera la misère aux Taiwanais ». Elle a qualifié la proposition de Wu Po-hsiung de « dangereuse ». De son côté, Chen Chu [陳菊], maire de la municipalité spéciale de Kaohsiung et présidente par intérim du DPP, a souligné que l’opposition n’aurait aucun mal à mobiliser plus de 100 000 personnes dans les rues de Taipei pour protester. Au Kuomintang, le parti de la majorité, le député Hsu Yao-chang [徐耀昌], a toutefois noté que la formule est conforme avec le texte de la Constitution de la République de Chine et que même les membres du DPP, alors qu’ils étaient au pouvoir entre 2007 et 2008, avaient reconnu l’idée « d’une nation, deux zones ». La colère de l’opposition a redoublé lorsque Lai Shin-yuan [賴幸媛], la ministre des Affaires continentales, a reconnu devant le Parlement qui l’interrogeait qu’elle n’avait pas été informée avant de la déclaration de Wu Po-hsiung mais que celle-ci s’inscrivait tout de même dans la politique actuelle du gouvernement. Tsai De-sheng [蔡得勝], qui est actuellement à la tête du Bureau de la sécurité nationale, a également avoué n’avoir pas été informé au préalable de la déclaration de Wu Po-hsiung. « Cette notion n’a été ni mentionnée, ni discutée lors des précédentes réunions consacrées à la sécurité nationale », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs noté que Wu Po-hsiung n’était pas membre du gouvernement et que ces propositions n’avaient donc pas de caractère officiel. « Cette controverse montre que nous avons là une administration qui est déréglée avec des membres du parti faisant des déclarations politiques importantes à la place du gouvernement », a déclaré un autre membre du DPP. Tuan Yi-kang [段宜康].

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