Comme elle l’avait promis en décembre, la présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文], a reçu le 18 février les représentants de groupes et organisations soutenant ou s’opposant au projet d’ouverture du mariage aux couples de même sexe. Il s’agissait, a indiqué la Présidence de la République dans un communiqué, d’écouter la position et les aspirations de chacune des parties, dans le but d’instaurer un dialogue autour de cette question qui a fortement polarisé la société taiwanaise au cours des derniers mois.
Le matin, ce sont les représentants des groupes religieux et organisations opposés au « mariage pour tous » qui ont été reçus, suivis l’après-midi par des organisations et personnalités défendant les droits des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et trans (LGBT) et favorables au projet. La chef de l’Etat, précise le communiqué, a avant tout écouté l’opinion de chaque représentant.
Au cours de ces discussions, Tsai Ing-wen a souligné que la question de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe nécessite un large dialogue social. Elle a exprimé des regrets pour avoir tardé à recevoir partisans et opposants au projet, après que de vifs débats aient traversé la société.
Le Parti démocrate-progressiste (DPP), dont Tsai Ing-wen assure la présidence, est un parti démocratique au sein duquel différents points de vue sur cette question coexistent, a-t-elle déclaré. En tant que parti de gouvernement, le DPP saura trouver une position commune, a-t-elle ajouté. Alors que la commission des Lois et de la Justice du Yuan législatif a adopté le 26 décembre une proposition de loi d’ouverture du mariage aux couples de même sexe, il reste de l’espace pour la discussion, a-t-elle insisté.
Il n’y a pas de contradiction entre les valeurs familiales et l’égalité des droits, a dit Tsai Ing-wen qui a chargé le vice-président de la République, Chen Chien-jen [陳建仁], d’organiser un dialogue entre les partisans et les opposants au projet. Elle a également demandé au ministre de la Justice, Chiu Tai-san [邱太三], de fournir les études et comparaisons internationales réalisées par son administration, de manière à asseoir le débat sur une base rationnelle. Les deux parties concernées ont donné leur accord pour participer à ces discussions.