30/04/2024

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Politique

Assemblée mondiale de la santé : les alliés de Taiwan défendent sa participation

21/05/2019
Kalani Kaneko (à g.), ministre de la Santé et des Services humains des îles Marshall, et Luke Browne (à d.), ministre de la Santé, du Bien-être et de l’Environnement de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, ont plaidé le 20 mai en faveur de la participation de Taiwan à l’AMS.
CNA
Le ministère des Affaires étrangères, à Taipei, a remercié le 20 mai les 14 alliés diplomatiques de Taiwan qui ont écrit cette année à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour demander à ce que le pays soit invité à participer à l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) qui se tient du 20 au 28 mai à Genève. Plusieurs alliés sont en outre intervenus le 20 mai en séance plénière pour défendre l’inscription de cette question à l’ordre du jour des travaux.
 
Dans les semaines précédant l’AMS, les îles Marshall, les Kiribati, les Palaos, Sainte-Lucie, les Tuvalu, Haïti, le Belize, le royaume d’Eswatini, Saint-Christophe-et-Niévès, Nauru, les îles Salomon, le Paraguay, le Honduras et Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont chacun adressé un courrier au directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, pour demander que la question de l’exclusion de Taiwan de l’AMS soit discutée lors de cette 72e réunion annuelle.
 
Le 20 mai, une proposition d’ajout d’un point supplémentaire à l’ordre du jour, visant à inviter Taiwan en tant qu’observateur, a été défendue par les ministres de la Santé de deux pays alliés.
 
« La plupart des pays membres, si ce n’est tous, sont gouvernés par leur propre constitution qui protège les droits de leurs citoyens, a relevé Kalani Kaneko, ministre de la Santé et des Services humains des îles Marshall. Il en va de même pour l’OMS. En 1948, la constitution de l’OMS a été établie pour combler des lacunes et faire en sorte que les peuples soient au centre de notre activité, et ceci pour veiller à ce que chaque personne ait droit à la santé, comme l’indique la constitution de l’OMS. » Celle-ci prévoit que « la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale », a rappelé Kalani Kaneko.
 
« Il semble que l’OMS a négligé cette partie-là de sa constitution en ne reconnaissant pas les droits fondamentaux de 23 millions de citoyens de la République de Chine (Taiwan) et en ne leur garantissant pas l’accès sur un pied d’égalité au système de santé mondial, a-t-il poursuivi. Or, Taiwan est un centre de transit reliant les différentes parties de l’Asie. (…) Taiwan est donc un portail qui pourrait aussi servir de point d’entrée aux maladies. Le Sras en est un exemple parlant. L’exclusion de Taiwan de l’OMS représente une grave lacune qui pourrait compromettre la santé des populations du monde entier. »
 
« Il n’existe aucun principe interdisant la présence de Taiwan, a renchéri Luke Browne, le ministre de la Santé, du Bien-être et de l’Environnement de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. (…) Nous savons tous que le gouvernement chinois n’exerce pas de contrôle et n’a pas d’autorité sur Taiwan, et ne saurait représenter adéquatement Taiwan ici. Taiwan n’a jamais été défini comme faisant partie de la république populaire de Chine. Cela ne saurait d’ailleurs être le cas, car ces deux territoires ont des gouvernements souverains autonomes et totalement différents. La participation de Taiwan en tant qu’observateur à cette assemblée n’est ni illicite (…), ni en contradiction avec aucune résolution. (...) Taiwan a déjà été autorisé à participer à cette assemblée en tant qu’observateur, ce qui montre que la Chine reconnaît elle-même qu’elle ne peut adéquatement représenter les intérêts de Taiwan ici. »
 
En dépit de cette tentative, l’AMS a rejeté l’ajout de ce point à l’ordre du jour.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a remercié les pays alliés pour leur soutien et souligné lui aussi que Taiwan n’a jamais été gouverné par la république populaire de Chine et n’est pas soumis à sa juridiction. Seul le gouvernement démocratiquement élu de Taiwan peut représenter ses 23 millions d’habitants et prendre soin de leur santé, a insisté le ministère.
 

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