La présidente Tsai Ing-wen [蔡英文] a donné le 20 mai à Taipei une conférence de presse, trois ans jour pour jour après sa prise de fonctions à la tête de l’Etat. Elle a dressé à cette occasion un bilan de son action, estimant que les premiers résultats commençaient à se faire sentir, et esquissé des pistes pour l’avenir.
Depuis 2016, a déclaré Tsai Ing-wen, l’action du gouvernement a eu pour effets la hausse des salaires, une baisse du niveau des impôts, une accélération des investissements, une modernisation de l’industrie, une réforme du système des retraites, la mise en place d’une prise en charge des personnes dépendantes et des jeunes enfants, et un développement du logement social.
Dans le même temps, a-t-elle insisté, le pays a progressé sur la voie d’une sortie du nucléaire grâce notamment au développement des énergies renouvelables, d’une plus grande autonomie en matière de défense, et d’une meilleure protection de la souveraineté nationale.
Estimant s’être attaquée à des dossiers qui avaient été mis de côté par ses prédécesseurs de peur de s’aliéner les électeurs, la chef de l’Etat a demandé à ses concitoyens un peu de patience supplémentaire. « Vous verrez que nous avons fait bien plus que vous ne l’aviez imaginé », a-t-elle promis.
Pour l’avenir, Tsai Ing-wen a décrit comme l’une de ses priorités la modernisation de la marque « Made in Taiwan », de manière à se dégager du modèle de la fabrication d’équipements d’origine (OEM). « A la place, nous voulons forger un nouveau modèle économique basé sur l’intelligence artificielle, les énergies vertes et les hautes technologies, afin de fabriquer les meilleurs produits et de créer un meilleur avenir pour l’humanité », a-t-elle déclaré.
Concernant les relations avec l’autre rive du détroit de Taiwan, la chef de l’Etat a assuré que son gouvernement continuera à faire de son mieux « pour maintenir la paix et la stabilité ». Etant donné que le président chinois Xi Jinping [習近平] a levé toute ambigüité au sujet des relations entre les deux rives du Détroit en réitérant dans son discours de janvier 2019 une version taiwanaise de la formule « un pays, deux systèmes », Taiwan se doit d’exprimer sa position, a relevé Tsai Ing-wen. « Ceci n’est pas de la provocation », a-t-elle insisté.