29/04/2024

Taiwan Today

Politique

Cheville ouvrière des échanges entre musées taiwanais et français, Lisette Lou décorée par la France

10/07/2020
Le directeur du BFT Jean-François Casabonne-Masonnave (à d.), a décoré le 6 juillet Lisette Lou, longtemps en charge des relations internationales du NPM, des insignes de chevalier des arts et lettres.
Photo : ©BFT / Aurélie Kernaléguen
Le directeur du Bureau français de Taipei (BFT), Jean-François Casabonne-Masonnave, a décoré le 6 juillet Lisette Lou [陸仲雁], longtemps en charge des relations internationales du musée national du Palais (NPM), à Taipei, des insignes de chevalier des arts et lettres. Cette décoration est attribuée en reconnaissance de l’engagement sans faille de Lisette Lou en faveur de la coopération culturelle entre la France et Taiwan, a-t-il indiqué.
 
« Excellente francophone, Lisette Lou est devenue une actrice incontournable dans les échanges artistiques et académiques entre la France et Taiwan, a noté Jean-François Casabonne-Masonnave. Elle a été un pont dans les relations culturelles franco-taiwanaises tout au long de sa carrière au NPM. Cette décoration distingue une amie de la France et une excellente ambassadrice de la culture française à Taiwan. »

Des représentants des ministères de la Culture et des Affaires étrangères, ainsi que du secteur culturel ont assisté à la cérémonie de remise de cette décoration.
 
L’amour de Lisette Lou pour la culture française remonte à loin. « Mon père, diplomate de carrière, attachait beaucoup d’importance à l’unité de notre famille et nous l’avons donc suivi au gré de ses affectations », a-t-elle confié à Taiwan Info. La famille réside ainsi au Cameroun et en Haïti – des pays francophones –, ainsi qu’au Paraguay ou encore au Chili. Dans la capitale paraguayenne, Asunción, Lisette Lou suit à l’Alliance française des cours de français, une langue dont elle continue l’apprentissage à l’Université catholique Fu-Jen, située dans l’actuelle ville de New Taipei à Taiwan. Au Chili, c’est son professeur de français qui lui donne le goût de la littérature classique française.
 
« Ma mère était en charge de notre éducation en mandarin mais c’est mon père qui, après son travail, nous faisait faire nos devoirs de français, mot après mot, phrase après phrase », se souvient Lisette Lou.
 
Après un parcours dans l’enseignement – elle assiste un temps le directeur de l’Alliance française de Taiwan –, elle rejoint bientôt le NPM, lequel abrite la plus importante collection impériale d’art chinois dans le monde. La première collaboration avec la France intervient en 1993 pour la venue à Taipei de l’exposition « Monet et l’impressionnisme » prêtée par le musée Marmottan Monet. Elle est suivie par des expositions « Le paysage dans la peinture occidentale, du XVIe au XIXe siècle chefs-d’œuvre du Musée du Louvre » en 1995, « Le Monde de Picasso, 1881-1973 » du musée de Picasso en 1999, « De Poussin à Cézanne : 300 ans de peinture française » des 27 musées nationaux en 2001, « L’empereur Kangxi et le roi soleil Louis XIV ; rencontres sino-françaises dans l’art et la culture » en 2011, « Mythes et Légendes en Occident : Collection du Musée du Louvre » et « Un style royal, les joyaux de la dynastie des Qing et des Cours occidentales » de la Fondation Cartier en 2012, « Exposition du 30e Anniversaire du Musée d’Orsay : Les mondes esthétiques du XIXe siècle » en 2017 et la plus récente, « Masques, Beauté des Esprits » du musée du quai Branly-Jacques Chirac en 2019, présentée à Chiayi, dans le sud de Taiwan.
 
Aux départements des expositions et publications puis au cabinet du directeur du musée de l’époque Chi Hsiao-yi [秦孝儀, 1921-2007] et de ses six successeurs, Lisette Lou participe à la préparation de l’exposition « Mémoires d’empire : trésors du musée national du Palais » au Grand Palais à Paris en 1998 ou encore de trois expositions au Musée des arts asiatiques-Guimet de Paris, respectivement sur « Les très riches heures de la cour de Chine » (2006), « Le Thé: Histoire d’une boisson millénaire » (2012) , « Le Jade, des empereurs à l’Art déco » (2016), ainsi que de « La voie du Tao: un autre chemin de l’être »( 2013), à nouveau au Grand Palais.
 
« Au cours de ces trente années au musée, j’ai eu l’honneur de rencontrer des présidents des musées nationaux, grâce à leurs soutien et à leur générosité, j’ai pu mener à bien 14 projets », dit Lisette Lou en citant notamment Henri Loyrette, ancien président-directeur du Musée du Louvre, Stéphane Martin, ancien président du musée du quai Branly-Jacques Chirac, Guy Gogeval, ancien président du musée d'Orsay, Jean-François Jarrige, ancien président et Sophie Makariou, actuelle présidente du Musée Guimet. « Il ne faut pas oublier, dit-elle, les encouragements de Jean-Paul Desroches, ancien conservateur général et Hueichung Chao et Pierre Baptiste du musée Guimet, Yukiko Kamijima du musée du Louvre, Olivier Simmat du musée d’Orsay, Fred Chung du musée du quai Branly, et Béatrice de Plinval, conservatrice honoraire du musée Chaumet. »
 
Depuis son départ du NPM en 2018, Lisette Lou continue son action au service de l’art, notamment comme consultante pour d’importants groupes de presse taiwanais. « Les médias sont aujourd’hui des partenaires incontournables pour l’organisation de grandes expositions », explique-t-elle. Elle donne aussi des cours à l’université et dans un programme de doctorat, et contribue au magazine Artouch, avec toujours le souci d’inclure la France à ses publications. « C’est devenu mon rôle », dit-elle, les yeux déjà tournés vers le centenaire du NPM, en 2025, « où l’on espère pouvoir recevoir à nouveau une exposition d’un musée prestigieux français ».

Les plus lus

Les plus récents