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Un partenaire naturel pour préserver l’environnement

23/06/2018
Le Programme régional de prêt pour la rouille du café en Amérique centrale vise à aider les petits producteurs de café à recouvrer leurs capacités de production à la suite d’une épidémie fongique dévastatrice. (Aimable crédit du Fonds de coopération internationale et de développement)

La principale organisation taiwanaise d’aide internationale favorise le développement durable chez les pays alliés diplomatiques ou amis de Taiwan à travers une palette d’initiatives environnementales.

Quand Lin Ping-cheng [林秉正] obtint en août 2002 son diplôme de l’Université nationale Cheng Kung, située dans la ville de Tainan, dans le sud du pays, il décida de voyager à l’étranger pendant un an afin de faire l’expérience de cultures différentes de la sienne avant d’entrer dans le monde du travail. Après à peine un mois, Lin Ping-cheng était déjà parti pour l’Amérique centrale en tant que volontaire du Fonds de coopération internationale et de développement (TaiwanICDF), la première organisation d’aide internationale du pays. Étant donné sa formation en informatique et ingénierie de l’information, il fut chargé d’établir, de contrôler et d’entretenir les systèmes et les services informatiques d’écoles rurales.
 
Plus de 15 années ont passé et Lin Ping-cheng poursuit toujours ses efforts pour améliorer la vie des gens en Amérique centrale. Il a travaillé dans des pays alliés diplomatiquement à Taiwan comme le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua, et est aujourd’hui l’un des meilleurs techniciens de TaiwanICDF. Actuellement en poste au Salvador, il dirige un projet de renforcement des capacités centré sur l’application de la technologie des systèmes d’information géographique (SIG) qui collecte et analyse les données topographiques.
 
« Nos pays partenaires en Amérique centrale font face à des risques élevés de catastrophes naturelles », explique Lin Ping-cheng en ajoutant que le problème est exacerbé par des déficiences dans la gestion des terres. A cause de cela, les principaux éléments du projet incluent l’utilisation de systèmes d’information géographique et de technologies similaires pour l’aménagement du territoire, la gestion environnementale et la formation scolaire, indique-t-il.

Lin Ping-cheng, un chef de projet du Fonds de coopération internationale et de développement, collecte des données sur la température des roches volcaniques au Nicaragua. (Aimable crédit de Lin Ping-cheng)

D’après Lin Ping-cheng, au cours des trois dernières années, les projets de coopération technique initiés par TaiwanICDF ont permis au Salvador, au Honduras et au Nicaragua de surveiller via satellite plus de 300 000 kilomètres carrés de terres comprenant des réserves naturelles et des forêts. Cette surveillance a donné lieu à 17 rapports d’analyse à la suite d’urgences telles que des tremblements de terre, des inondations, des feux de forêt, des infestations d’insectes, des éclosions de maladies végétales et des glissements de terrain. En outre, près de 400 participants locaux ont suivi les formations relatives aux systèmes d’information géographique tenues par TaiwanICDF.
 
« L’utilisation des systèmes d’information géographique dans la gestion des catastrophes a permis aux gouvernements d’Amérique centrale de développer des mesures d’atténuation, de préparation, de réponse et de rétablissement appropriées, réduisant considérablement les pertes humaines et les dégâts matériels, détaille Lin Ping-cheng. Savoir que nos initiatives offrent une aide importante me permet de rester motivé et passionné par mon travail. »

 

Climat de changement

Depuis son établissement en 1996, TaiwanICDF a mis en place des projets d’aide internationale dans des domaines comme la coopération technique, le développement des ressources humaines, l’assistance humanitaire, les prêts et l’investissement ainsi que les services à la jeunesse. Le secrétaire général de l’organisation, Timothy Hsiang [項恬毅], explique que ces dernières années TaiwanICDF a entrepris une série de réformes qui visaient à modifier ses pratiques de façon à ce qu'elles soient conformes aux normes internationales contemporaines d’aide au développement.
 
« Nous avons intégré les Objectifs de développement durable des Nations Unies dans nos plans stratégiques pour aider nos pays partenaires à atténuer et à s’adapter aux effets du changement climatique en développant des sources d’énergies renouvelables et en réduisant la pollution, déclare Timothy Hsiang. L’objectif est de promouvoir une croissance économique inclusive tout en assurant la durabilité environnementale. » Il précise également que les nombreux savoir-faire de Taiwan et sa maîtrise des systèmes d’information géographique, d’utilisation des satellites, des énergies vertes et des technologies de recyclage sont utilisés à bon escient pour soutenir des pratiques durables.
 
Les projets environnementaux lancés par TaiwanICDF au fil des ans ont permis le renforcement des capacités des systèmes d’information géographique en Amérique centrale, le recensement et la classification des ressources végétales des îles Salomon et la mise en place de projets d’énergie verte dans les îles Marshall et en Birmanie. Les îles Salomon et les îles Marshall sont tous deux des alliés diplomatiques de Taiwan.

Des systèmes d’énergie solaire financés par Taiwan sont installés dans des villages reculés de Birmanie afin de fournir aux habitants un approvisionnement en électricité abordable et fiable. (Aimable crédit du Fonds de coopération internationale et de développement)

« A titre d’exemple, les opérations d’assistance dans les îles Marshall et en Birmanie sont en place pour trouver des solutions énergétiques propres à travers le financement et l’apport de nouvelles technologies », explique Timothy Hsiang. Son organisation propose des prêts à faibles taux d’intérêt aux habitants des îles Marshall qui peuvent être utilisés pour l’achat d’appareils électroménagers à faible consommation d’énergie, pour l’installation de panneaux solaires et pour le remplacement d’installations électriques vieillissantes. En Birmanie, TaiwanICDF a installé des centrales solaires et des miniréseaux dans des villages reculés afin de fournir à leurs habitants une électricité abordable et fiable.

Étendre la coopération

En 2011, TaiwanICDF a étendu ses opérations en Europe et au Moyen-Orient après s’être associé avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) de manière à améliorer l’efficacité énergétique de pays en développement. Ces projets ont permis l’introduction de compteurs intelligents en Bosnie-Herzégovine ainsi qu’un système de récupération des gaz d’enfouissement en Jordanie qui contribue à réduire les importations énergétiques du pays.
 
L’année suivante, une infection fongique dévastatrice, aussi connue comme la rouille des feuilles de caféier, a ravagé l’industrie du café en Amérique centrale. TaiwanICDF s’est alors associé avec la Banque d’Amérique centrale pour l’intégration économique afin d’aider à résoudre le problème en établissant le Programme régional de prêt pour la rouille du café en Amérique centrale qui fournit des prêts aux petits producteurs de café de manière à ce qu’ils puissent retrouver leurs capacités de production.

Des améliorations

Pour améliorer l’efficacité de ses projets, TaiwanICDF intègre des ressources venues du monde universitaire et de la recherche taiwanais, explique Timothy Hsiang. Par exemple, l’initiative de recherche botanique mise en place dans les îles Salomon de 2012 à 2017 était assistée par des experts du Musée national des sciences naturelles, à Taichung, dans le centre du pays, ainsi que du Centre de conservation botanique Cecilia Koo, basé dans le district de Pingtung, dans le sud de Taiwan.
 
Le chercheur du Musée national des sciences naturelles Aleck Yang [楊宗愈] était le secrétaire exécutif du projet et il s’est pour cela rendu plus de dix fois aux îles Salomon pendant la période de mise en œuvre du projet en compagnie d’autres botanistes taiwanais. « Les îles Salomon abritent quelque 7 000 espèces de plantes vasculaires. Cependant, au cours des dix dernières années, de vastes étendues de forêts naturelles ont été coupées pour produire du bois d’œuvre destiné à l’exportation et faire de la place pour la production de cultures commerciales comme le cacao et l’huile de palme, explique Aleck Yang. De ce fait, les espèces indigènes sont menacées et beaucoup d’entre elles font face à un risque d’extinction. »

Une équipe de botanistes taiwanais a mené à partir de 2012 et pendant cinq ans un travail complet de conservation de la flore dans les îles Salomon pour lequel ils ont collecté des ressources végétales, construit des serres, préservé des spécimens et publié des illustrations de botanique. (Aimable crédit d’Aleck Yang)

Accompagnés d’employés du ministère des Forêts et de la Recherche des îles Salomon, les experts taiwanais ont effectué un travail complet de conservation de la flore. Ils ont collecté et documenté les ressources végétales, construit des serres, organisé des ateliers de formation et publié des illustrations de botanique. Des échantillons vivants ont en outre été envoyés au Centre de conservation botanique Cecilia Koo pour y être conservés ex situ.
 
« Quand une espèce disparaît, elle est perdue à tout jamais. Il y a donc un besoin urgent d’étudier et de préserver des plantes vivantes, indique Aleck Yang. Nous espérons que nos efforts pourront sensibiliser à l’importance de la biodiversité et de la conservation et ralentir la déforestation aux Salomon ». Le chercheur du Musée national des sciences naturelles a exprimé son espoir de voir TaiwanICDF et son institution lancer ensemble un nouveau projet qui se concentrerait sur les utilisations et le potentiel économique des espèces végétales indigènes.

Actions altruistes

En plus de recourir à l’expertise des institutions locales, TaiwanICDF mobilise également les aides individuelles à travers son Service des bénévoles internationaux. Depuis 1996, plus de 700 volontaires taiwanais ont voyagé à travers le monde pour faciliter la croissance économique et le développement social des pays partenaires à travers des initiatives comme le projet de conservation des forêts sèches du Nicaragua qui vient de se terminer. Jane Lin [林淑娟], qui a reçu un diplôme de sciences du vivant à l’Université nationale Chung Hsing, à Taichung, a passé la majorité de l’année 2016 à travailler dans le jardin botanique de l’Université nationale autonome du Nicaragua, à Leon.
 
Selon elle, la mission du jardin botanique de Leon est de protéger l’écosystème forestier local en promouvant des activités en plein air et la gestion environnementale à travers l’éducation, la recherche et l’interaction avec la nature. Jane Lin était impliquée dans l’éducation environnementale, la collecte des plantes et la culture des jeunes plants. Elle a également participé à des travaux de terrain, conduit des visites guidées du jardin et organisé des activités environnementales pour les élèves des écoles situées à proximité.
 
Jane Lin estime que le bénévolat international avec TaiwanICDF lui a permis d’avoir une expérience unique qui a mêlé apprentissage, vécu, travail et service. « C’était une excellente occasion de mettre en pratique dans le monde réel le savoir-faire relatif à la biologie, à la physiologie des plantes et à la culture des tissus végétaux que j’avais appris à l’université, explique-t-elle. J’étais heureuse de contribuer à la conservation environnementale de manière profonde et significative, tout en découvrant dans un même temps les avantages d’une vie simple. »

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