Le fabricant de pinceaux Chen Yao-wen s’efforce de préserver cet artisanat traditionnel.
Alors que la plupart des lettrés ont abandonné depuis longtemps déjà les pinceaux de calligraphie, ceux-ci demeurent résolument au centre de la vie quotidienne de Chen Yao-wen [陳耀文]. En plus d’être l’un des derniers artisans à fabriquer des pinceaux à la main, l’homme de 65 ans est également conseiller auprès du Musée national du palais, à Taipei, depuis 1990 afin d’aider l’institution à préserver et restaurer sa collection.
Chen Yao-wen a commencé à fabriquer des instruments d’écriture à l’âge de 8 ans. Si la structure du pinceau est très simple, avec seulement des poils et un manche, la sélection de chaque matériau est une question autrement plus complexe, explique-t-il. La pointe est le plus souvent constituée d’une queue de belette, de poils de chèvre ou d’une fourrure de lapin. En réalité cependant, les poils, la queue et même la barbe de la plupart des mammifères peuvent être utilisés, chacun ayant ses caractéristiques propres. Les poils de lapin par exemple sont fermes mais résistent mal au temps. Et quand on utilise une queue de belette, la partie centrale est privilégiée car elle est plus élastique.
Alors que le bambou est le choix le plus populaire pour la confection du manche, il existe des alternatives. Les riches lettrés par exemple possédaient souvent des pinceaux faits de métaux précieux ou de jade.
Ayant fabriqué des pinceaux pendant plus d’un demi-siècle, Chen Yao-wen reconnaît que son métier est en voie de disparition. C’est pourquoi il organise occasionnellement des cours de confection, espérant ainsi susciter l’intérêt du public pour la préservation de cet art.
— Photos de Huang Chung-hsin / MOFA
Le fabricant de pinceaux Chen Yao-wen montre combien chaque étape de la fabrication d’un pinceau (sélection, tri, alignement et cerclage de la pointe) est cruciale pour sa qualité finale.
Après avoir cerclé la pointe, le manche est gravé avec le nom de l’acheteur ou du fabricant, marquant ainsi la fin du processus de confection.
Les pinceaux peuvent être de tailles et de matériaux multiples afin de répondre aux différents usages en calligraphie et en peinture.
Les participants aux cours de confection de Chen Yao-wen apprennent à fabriquer des pinceaux. L’artisan espère que ces enseignements pratiques permettront à un plus grand nombre de personnes de s’intéresser à cet art.
S’éloignant un peu des formes traditionnelles, Chen Yao-wen innove avec par exemple des manches faits de calebasses (à g.) ou de bouteilles de liqueur (à d.). (Aimable crédit de Chen Yao-wen)