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Donner une voix aux femmes et aux filles

01/05/2016
Connu pour le caractère inclusif et pluraliste de sa société, Taiwan est en pointe pour l’égalité de genre en Asie. Cela a d’ailleurs été confirmé par l’élection, le 16 janvier dernier, d’une femme à la tête de l’Etat – la présidente du Parti démocrate-progressiste, Tsai Ing-wen [蔡英文]. En outre, le nombre des femmes élues le même jour au parlement a atteint un record puisqu’elles sont maintenant 43 à siéger sur les 113 membres que compte la législature. Taiwan est désormais parmi les dix premiers pays au monde pour leur ratio de femmes parlementaires, selon un classement réalisé par l’organisation non gouvernementale américaine Freedom House et qui prend en compte uniquement les pays que cette organisation considère comme « libres ».

La proportion des femmes siégeant au parlement a augmenté dans chacune des élections législatives organisées au cours des 25 dernières années, un signe de la volonté de la société d’offrir les mêmes opportunités et rétributions à tous, sans distinction de sexe. En poursuivant sa route vers cet objectif, Taiwan joue aussi un rôle important pour la promotion de l’égalité des sexes dans le reste de l’Asie.

Ces dernières années, par exemple, grâce à la fondation taiwanaise du Jardin de l’espoir (GOH), deux plateformes internationales non gouvernementales ont été créées pour aider à améliorer la condition des femmes et des filles à travers la région : le Réseau asiatique des maisons d’hébergement d’urgence pour les femmes (ANWS) et l’Alliance des droits des filles asiatiques (AGRA).

Officiellement lancé le 5 septembre 2012, l’ANWS travaille à éradiquer les violences faites aux femmes. Dirigé par Zoe Chi [紀惠容], la présidente de la GOH, ce groupe s’est développé à partir du Réseau mondial des maisons d’hébergement pour les femmes et rassemble 18 organisations dans des pays et territoires comme Hongkong, le Japon, la Mongolie ou encore le Népal.

En novembre 2015, aux Pays-Bas, à la veille de la Conférence mondiale des maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violences, l’ANWS a rassemblé une quarantaine de leaders du mouvement de protection des femmes en Asie. L’événement a permis d’identifier les domaines clés dans lesquels une action est nécessaire, comme le droit au logement et à la terre, ou encore la lutte contre la marginalisation. Il a aussi donné la possibilité aux participants de partager leurs expériences réussies en matière de services rendus et de discuter des meilleurs moyens d’aider les victimes de la violence à retrouver une situation économique stable lorsqu’elles quittent un centre d’hébergement.

L’AGRA a été fondée à Taipei le 10 octobre 2015. Il s’agit d’une initiative internationale qui a pour objectif de faire progresser les droits des jeunes filles en Asie. L’alliance, qui dépend de la GOH, regroupe plus de 300 chapitres à travers 24 pays et territoires. L’AGRA devrait permettre de multiplier les interactions entre les groupes de protection des droits des filles, d’honorer les jeunes femmes méritantes et d’aider les membres des organisations à trouver des subventions pour leurs initiatives.

L’un des programmes qui recevra des fonds supplémentaires au travers de l’alliance vise à fournir des bicyclettes aux filles et aux jeunes femmes au Bangladesh, afin de réduire les risques de harcèlement et de violences sexuelles sur le chemin de l’école. Des mesures relativement simples à mettre en œuvre comme celle-ci peuvent avoir des retombées positives conséquentes sur le développement social en renforçant la confiance des jeunes femmes en elles-mêmes et en contribuant à la poursuite de leur scolarisation.

Malheureusement, les discriminations et les violences sexuelles sont un phénomène encore très commun sur le continent asiatique. Les changements d’attitude sont lents, et, dans l’intervalle, des organisations comme l’ANWS et l’AGRA aident à fournir aux associations de protection des droits humains l’information et les ressources dont elles ont besoin pour agir et pour faire évoluer les mentalités. Ces organisations ont un réel impact et donnent une voix sur la scène internationale aux femmes et aux filles victimes de violences ou de marginalisation.

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