CHEN SHUI-BIAN EFFECTUE UNE TOURNÉE EN AMÉRIQUE CENTRALE
Les liens avec les pays alliés d’Amérique centrale et des Antilles sont solides, a déclaré le chef de l’Etat en arrivant à Saint-Kitts et Nevi le 28 septembre, après la conclusion d’un sommet régional auquel il venait de participer au Nicaragua. Chen Shui-bian [陳水扁] s’est réjoui du succès de ce sommet durant lequel il a pu s’entretenir avec plusieurs chefs d’Etat de la région, dont le président panaméen Martín Torrijos, alors que des rumeurs de rupture diplomatique avaient circulé l’année dernière. Aujourd’hui, il n’y a plus d’ambiguïté, et Chen Shui-bian a trouvé un vif soutien chez son homologue panaméen qui a d’ailleurs promis d’effectuer prochainement une visite officielle à Taiwan. La venue de Chen Shui-bian à Saint-Kitts et Nevis n’est pas passée inaperçue. C’était en effet la première fois qu’un président taiwanais se rendait dans cet Etat, allié de Taiwan depuis 1983, date de son indépendance. Le Premier ministre kittisien Denzil Douglas s’en est félicité, assurant que la visite de Chen Shui-bian permettait de relancer la collaboration bilatérale. Chen Shui-bian s’est ensuite rendu à Saint-Vincent et les Grenadines avant de rentrer à Taiwan.
UNE MANIFESTATION EN FAVEUR DES ACHATS D’ARMES
Plus de 40 000 personnes ont défilé le 25 septembre à Taipei pour clamer leur soutien au projet gouvernemental d’achat d’armes aux Etats-Unis, alors que le vote du budget nécessaire à ce contrat avait, la semaine précédente, été repoussé pour la 29e fois au Yuan législatif qui est dominé par le camp opposé au président de la République. La marche, qui s’est déroulée sans incident, a démarré devant le mémorial Tchang Kaï-chek, puis est passée devant le Yuan législatif avant de se terminer sur le boulevard Ketagalan, devant le Palais présidentiel. Comme une contre-manifestation avait été organisée à proximité, avec la participation de plusieurs centaines de personnes, la police s’est efforcée de servir de tampon entre les deux groupes, évitant avec succès les affrontements. La manifestation avait pour but de souligner une nouvelle fois la nécessité d’assurer la défense de Taiwan face à une Chine menaçante. Elle était organisée par le même collectif d’associations qui, le 28 février 2004, avait initié le mouvement Main dans la main, lorsqu’une gigantesque chaîne humaine de deux millions de personnes avait été formée du nord au sud de l’île.
LES VOYAGES MARITIMES CHINOIS À L’HONNEUR
A l’occasion du 600e anniversaire des expéditions maritimes de Zheng He [鄭和], le Musée national d’histoire, à Taipei, a inauguré le 16 septembre une exposition intitulée « Zheng He et la culture océanique » qui durera jusqu’au 23 de ce mois. Reposant sur 3 thèmes principaux étroitement liés aux voyages organisés à partir de 1405 par l’eunuque Zheng He (1371-1435) sous l’empereur Yongle [永樂] (règne 1403-1424), de la dynastie Ming, cet événement présente à grâce à une documentation abondante les sept expéditions que les Chinois ont entreprises au XVe s. vers l’Asie du Sud-Est, l’Inde, Ceylan et jusqu’aux côtes de l’Afrique orientale, notamment celles de la Somalie et du Kenya. Grâce au concours de plusieurs collectionneurs, les visiteurs pourront se familiariser avec les moyens de navigation dont les Chinois se sont dotés pour sillonner la mer de Chine méridionale et l’océan Indien. Sont également exposés des objets d’origine chinoise retrouvés dans les pays alors visités par les Chinois. Les pièces fournies par le Musée national maritime de Belgique, comme la dizaine de modèles réduits de vaisseaux utilisés par Zheng He, permettent de mieux comprendre l’impulsion qui a permis ces immenses expéditions, mais aussi leur arrêt brutal en raison de l’investissement colossal — et insupportable pour le trésor impérial des Ming — qu’impliquait la construction de cette flotte de navires gigantesques.
DEUX FILMS TAIWANAIS RÉCOMPENSÉS AU FESTIVAL DU FILM DE VENISE
Le 62e Festival international du film de Venise a décerné le 10 septembre le Lion d’or du meilleur film au réalisateur taiwanais Ang Lee [李安] pour son œuvre Brokeback Mountain, l’histoire d’un amour homosexuel dans les montagnes du Wyoming. C’est également un Taiwanais, le réalisateur Lin Chien-ping [林見坪], qui a reçu le Lion d’argent Citroën du meilleur court métrage. Le film d’Ang Lee est une adaptation d’une nouvelle d’Annie Proulx qui relate l’amour contrarié de 2 garçons de ranch — interprétés par Heath Ledger et Jake Gyllenhaal —, dans les années 60 et 70. En raison des pressions sociales, l’un et l’autre se marient et fondent une famille. Le film a été tourné au Canada avec un petit budget. Après les rudes épreuves du tournage de Tigre et dragon, qui lui a valu un prix aux Golden Globes, et surtout le décès de son père l’an dernier, Ang Lee dit avoir failli mettre un terme à sa carrière cinématographique. Né à Taiwan en 1954, le réalisateur a acquis la célébrité internationale en 1993 avec Garçon d’honneur, un statut confirmé en 1995 avec Sense and Sensibility, lui aussi récompensé par un Ours d’or à Berlin, ainsi que Ice Storm primé en 1997 à Cannes. Quant au court métrage de Lin Chien-ping, il a pour sujet les relations assez distantes qu’une mère entretient avec son fils. Le film profite d’un voyage qu’ils effectuent ensemble en train pour explorer leurs sentiments l’un envers l’autre.
VIOLATIONS DES DPI : UNE CONDAMNATION SPECTACULAIRE POUR LES DIRIGEANTS DE KURO
L’avantage est dans le camp de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) après le verdict retentissant rendu le 9 septembre par le tribunal du district de Taipei contre les dirigeants de kuro.com.tw, le plus grand portail taiwanais de partage de fichiers. Le président de Kuro, Chen Shou-teng [陳壽騰], et ses deux fils, James Chen [陳國華], directeur exécutif, et Chen Kuo-hsiung [陳國雄], directeur général, ont été déclarés coupables de violations des droits de la propriété intellectuelle (DPI) pour avoir encouragé les 500 000 membres de leur site à échanger des fichiers musicaux protégés par des copyrights, au mépris de la législation en la matière. Les trois prévenus ont été condamnés chacun à une amende de 3 millions de dollars taiwanais, assortie de deux années d’emprisonnement pour Chen Shou-teng, et de trois années pour chacun de ses fils. Un membre du site a par ailleurs été condamné à une peine de quatre mois de prison pour avoir téléchargé quelque 900 titres protégés par des copyrights en utilisant les services de Kuro. « Ce verdict fait suite [aux condamnations de] Kazaa et Grokster », a déclaré une des avocates représentant l’IFPI en faisant référence à deux autres fournisseurs de services peer-to-peer récemment sanctionnés par les tribunaux aux Etats-Unis et en Australie. C’est cependant la première fois qu’une cour envoie des accusés en prison dans ce genre d’affaires, une sévérité que l’avocate estime justifiée étant donné l’attitude de Kuro. La partie de bras de fer est cependant loin d’être terminée. Un porte-parole de Kuro a immédiatement indiqué que les accusés feraient appel et que dans l’intervalle, le portail continuerait de fonctionner comme par le passé. La société Kuro, qui attend une inscription en bourse, était cotée sur un marché non officiel à 20,30 dollars taiwanais l’action au moment de la condamnation de ses dirigeants.
LE PRIX DE LA FONDATION CULTURELLE FRANCE-TAIWAN ÉLARGI A L’EUROPE
Le ministre de la Culture Chen Chi-nan [陳其南] et le secrétaire perpétuel de l’Académie française Michel Albert ont renouvelé le 21 septembre à Taipei l’accord visant à assurer la continuité du prix de la Fondation culturelle France-Taiwan dans le cadre de la promotion des échanges culturels entre Taiwan et l’Europe. Ce prix est décerné chaque année depuis 1996 à des Français qui se sont distingués dans la promotion des liens culturels et académiques entre Taiwan et la France. Selon le nouveau protocole, la distinction, récompensant deux lauréats se partageant une enveloppe de 50 000 euros, sera attribuée à des personnes ayant contribué à la promotion de la culture entre Taiwan et l’Europe. Les Européens sont désormais eux aussi qualifiés pour recevoir cette récompense.
CHEN SHUI-BIAN RÉITÈRE SA VOLONTÉ DE VOIR LA PEINE CAPITALE ABOLIE
Recevant le 7 septembre Siobhan Ni Chulachain, vice-présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), une organisation basée à Paris, le président de la République, Chen Shui-bian [陳水扁] a réaffirmé qu’il était déterminé à faire en sorte que le nombre de condamnations à mort à Taiwan soit ramené à zéro « dans les plus brefs délais ».
Le chef de l’Etat a rappelé que la formation politique à laquelle il appartient, le Parti démocrate-progressiste (DPP), a fait de l’abolition de la peine capitale un de ses objectifs prioritaires et qu’il a lui-même pris l’engagement de construire un Etat respectueux des droits de l’homme lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2000. Depuis lors, les exécutions ont diminué de façon spectaculaire. Pas moins de 32 condamnés avaient été mis à mort en 1998, un chiffre qui est descendu ensuite à 24 en 1999, à 10 en 2001 et à 3 en 2004. Jusqu’ici, une seule personne a été exécutée cette année. Malgré les « efforts intenses » fournis et les « progrès accomplis », Chen Shui-bian s’est déclaré loin d’être satisfait de la situation actuelle. La protection des droits de l’homme peut encore être améliorée, a-t-il admis. La délégation de la FIDH a salué la contribution de Chen Shui-bian à la promotion des droits de l’homme et s’est félicitée du bon exemple que Taiwan donne à la Chine et au reste du monde.
LES RELATIONS AVEC L’EUROPE PROGRESSENT
Présentant fin septembre à la commission des Affaires étrangères du Yuan législatif un rapport sur les relations de Taiwan avec l’Union européenne, l’envoyé de Taipei à Bruxelles, Chen Chien-jen, s’est montré prudemment optimiste, soulignant que l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine ne durerait pas éternellement. Par deux fois au moins cette année, les instances dirigeantes européennes ont montré leur intérêt accru pour la question de la stabilité dans le détroit, en commentant l’adoption par Pékin d’une loi dite « antiséparation » visant Taiwan, ainsi que l’organisation de charters directs entre les deux rives au moment du Nouvel An chinois. Ces déclarations, estime le diplomate, prouvent la volonté des Européens de jouer un rôle plus important sur la scène internationale, en rapport avec leur poids économique et démographique. Les efforts de Taiwan pour élever le niveau de ses échanges avec l’Europe ont porté leurs fruits dans les domaines du commerce, des sciences et technologies, de l’éducation, de la culture et du tourisme, note Chen Chien-jen qui se félicite aussi du soutien que le Parlement européen a apporté à Taipei à maintes reprises. Cependant, il est clair que l’Union européenne est soumise à d’intenses pressions de la part de certains de ses membres les plus influents qui souhaitent voir lever l’embargo imposé sur les ventes d’armes à la Chine après le massacre de Tiananmen en 1989.
Vite, Vite...
DOPOD LANCE SON NOUVEAU SMARTPHONE
Le fabricant taiwanais de téléphones mobiles Dopod a présenté le 20 septembre le dernier-né de sa gamme, un smartphone — un « téléphone intelligent » — de la 3e génération permettant des connexions encore plus rapides à l’Internet. De la taille d’un petit agenda électronique, le Dopod 900 est équipé du dernier système d’exploitation de Microsoft pour téléphones portables, Windows Mobile 5.0, la cible marketing étant essentiellement la communauté d’affaires, surtout celle qui voyage fréquemment. Une de ses fonctions clés est l’accès immédiat à l’e-mail de l’utilisateur par la pression d’une seule touche. Proposé entre 25 000 et 28 000 dollars taiwanais selon les modèles pour les personnes déjà abonnées aux services 3G de Chunghwa Telecom, le Dopod 900 sera toutefois commercialisé à un peu moins de 35 000 dollars pour les nouveaux utilisateurs. Le fabricant table avec optimisme sur des ventes de 20 000 unités à Taiwan avant la fin de l’année.
NOKIA INAUGURE UN CENTRE DE R&D À TAIPEI
Nokia, le leader mondial du marché du téléphone portable, a inauguré le 22 septembre son centre de développement de services mobiles de 3e génération (3G) à Taipei, en partenariat avec l’Institut de l’industrie de l’information (III). Nokia a choisi d’établir à Taiwan son premier centre de ce type du fait des fortes capacités d’innovation et de développement dont dispose l’île, a déclaré Wei Yuan, le vice-président de la division Grande Chine de la firme finlandaise. L’objectif est également pour Nokia de faciliter le développement des services et contenus pour la communauté de langue chinoise. Les trois premiers fournisseurs de services sans fil à Taiwan utilisent les équipements 3G de Nokia, lui octroyant ainsi une position dominante sur un marché insulaire qui commence à se dessiner.
TAIWAN PROMET D’ACHETER POUR 3 MILLIARDS DE DOLLARS AMÉRICAINS DE PRODUITS AGRICOLES AUX ETATS-UNIS
Le représentant de Taiwan aux Etats-Unis, David Lee [李大維], a signé le 14 septembre à Washington un contrat au nom de Taipei prévoyant des achats massifs de blé, de maïs, de soja et de cuir pour un montant total de 3,1 milliards de dollars américains sur les années 2006 et 2007. Cet accord fait suite à un arrangement similaire il y a deux ans par lequel Taiwan s’était engagé à acquérir 13,6 millions de t de grains et 4 millions de peaux non traitées auprès des Etats-Unis avant la fin de cette année. Taiwan est aujourd’hui le septième débouché commercial pour les exportations agricoles américaines, a précisé David Lee lors de la cérémonie de signature, saisissant l’occasion pour rappeler que Taiwan avait fait don de 2 millions de dollars aux sinistrés de l’ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans à la fin du mois d’août.
L’INAUGURATION DU TRAIN À GRANDE VITESSE RETARDÉE D’UN AN
Nita Ing [殷琪], la présidente du conseil d’administration du consortium Taiwan High-Speed Rail Corporation (THSRC), la société chargée du projet de train à grande vitesse, a confirmé le 8 septembre que celui-ci ne pourrait pas être achevé fin septembre comme prévu, et a fixé une nouvelle date butoir, celle du 31 octobre 2006. Ce nouveau délai se traduira par un coût supplémentaire de 19,3 milliards de dollars taiwanais, reconnaît George Liu [劉國治], le directeur général de THSRC, portant le budget total du projet à 480 milliards.
LA POPULATION VIEILLIT
Selon les statistiques, Taiwan passera vers 2018 du statut de société vieillissante à celui de « société âgée », a indiqué récemment un responsable du ministère de la Planification et du Développement économiques. Grisonnant à un rythme deux fois plus rapide que celui des nations industrialisées, la société insulaire sera considérée comme « âgée » lorsque la proportion des plus de 65 ans dépassera les 14% de la population totale. Cette tranche démographique a atteint 7% en 1993. Ainsi Taiwan rejoindra probablement les pays « âgés » en un délai de 25 ans seulement, contre 115 ans pour la France, 72 ans pour les Etats-Unis et 47 ans pour la Grande-Bretagne.
L’ÉCONOMIE TAIWANAISE EST 5E AU MONDE PAR LA COMPÉTITIVITÉ
Taiwan arrive en tête en Asie et en 5e position dans le monde en terme de compétitivité selon le récent classement annuel de World Economic Forum (WEF), un institut de recherche économique basé à Genève, en Suisse. Si Taiwan a reculé d’une place au classement mondial, elle est toujours 1re en Asie, pour la 4e année consécutive, loin devant Singapour, 6e au classement mondial. Le WEF a pris en compte les performances économiques de 117 pays, le Danemark, la Suède, les Etats-Unis et la Finlande devançant Taiwan, tandis que le Japon prend la 12e place, Hongkong la 26e et la Chine la 49e.