La société taiwanaise possède une culture et des traditions qui lui sont particulières, de par son histoire et sa population. Les relations entre hommes et femmes découlent bien sûr des coutumes chinoises qui sont toutes fondées sur le patriarcat, donnant la prééminence à l'homme sur la femme.
Peuplée tardivement par les Chinois, Taiwan fut séparée en 1895 de l'empire des Qing pour se retrouver directement confrontée à ses colonisateurs japonais. Quoique fortement imprégné par la civilisation chinoise, le Japon possédait des traditions distinctes qui, à l'époque de son expansion territoriale – dont l'annexion de Taiwan est un élément –, se transformaient sous l'influence d'une occidentalisation marquée.
Après la défaite nippone en 1945, les insulaires sont retournés dans le giron de la Chine, retrouvant la liberté de vivre selon leurs moeurs et leurs traditions. Cependant, la Chine qu'ils réintégraient n'était plus celle dont ils avaient été séparés un demi-siècle plus tôt. Elle avait changé, boulevervée par une révolution et une longue guerre de résistance contre le Japon. Puis, au bout d'une cruelle guerre civile, son gouvernement et son armée, perdant pied sur l'ensemble du continent chinois se replièrent sur Taiwan et, là, superposèrent leurs institutions, leurs traditions à celles des insulaires, alors que Taiwan subissait une nouvelle séparation du continent chinois.
C'est dans un esprit commun aux insulaires de souche et aux nouveaux arrivants que la mutation s'est réalisée loin des grands bouleversements politiques et sociaux qui ont embrasé la Chine continentale. L'industrialisation, l'urbanisation, contribuant au développement économique rapide de l'île ont transformé d'une manière spécifique la société taiwanaise, tant dans ses traditions, anciennes ou nouvelles, que dans ses idées.
Ses contacts de plus en plus fréquents avec le monde occidental, notamment lorsque les insulaires y sont allés étudier, travailler ou voyager, ont favorisé le brassage des différentes couches sociales. Fiers d'appartenir à la communauté internationale, les insulaires acceptent d'emblée certains critères de l'extérieur et même une certaine uniformisation de leur mode de vie avec celui de l'Occident.
Grâce à l'éducation moderne, qui appelle les garçons et les filles à partager ensemble plus de responsabilités dans la société, les femmes prennent une part plus active dans la vie du pays. Ainsi les relations entre hommes et femmes se sont harmonisées, soutenues par une législation qui affirme de plus en plus l'égalité des droits entre l'un et l'autre sexe.
Une lutte opiniâtre en faveur de la dignité de la femme a fortement réduit les discriminations sexuelles dans les moeurs et les mentalités, surtout dans les agglomérations urbaines. Cela a aussi engendré des phénomènes nouveaux, comme l'élévation de la moyenne d'âge des mariés, l'augmentation du nombre des divorces ou des femmes célibataires dans la société, etc.
A la faveur d'une situation politique particulière, Taiwan a accompli un « miracle économique » reconnu de tous. Sur la base de ce succès, et sans doute parce qu'elle est moins attachée à des traditions figées, à une longue histoire ou encore à une continuité des institutions, elle poursuit une voie où elle cherche à affirmer son identité au sein de la grande communauté chinoise.
Elle a facilement construit ou reconstruit dans la modernité une vie politique, économique, culturelle et sociale, s'intéressant à tous les problèmes qui touchent aujourd'hui le monde entier. Elle participe, ici ou là, aux différentes recherches scientifiques, dans les domaines les plus variés. Ainsi, on voit Taiwan en avant-garde, défendre des espèces animales menacées d'extinction, comme les requins-baleines, ou fabriquer des composants électroniques indispensables à l'avancée de la haute technologie mondiale.
Même s'il lui reste encore à se parfaire, Taiwan, forte de sa particularité et de ses réalisations, mérite une place de choix dans la communauté internationale tandis qu'elle apporte sa petite part à l'édification du monde dans les domaines économiques, scientifiques ou humanitaires. ■