Cette déclaration intervient au lendemain de l’annonce unilatérale par Pékin de l’ouverture, pour les avions faisant route du sud au nord, du couloir aérien M503 qui longe à l’ouest la ligne médiane du détroit de Taiwan, ainsi que de plusieurs couloirs d’accès à cette route aérienne. Ces derniers mois, la Chine continentale a par ailleurs multiplié les manœuvres militaires maritimes et aériennes dans les eaux internationales entourant Taiwan et dans l’espace aérien qui les surplombe.
Le 4 janvier, lors d’une conférence de presse, la ministre des Affaires continentales, Chang Hsiao-yueh [張小月], a fermement protesté contre l’annonce par l’administration de l’aviation civile de la Chine continentale de l’ouverture aux vols sud-nord du couloir aérien M503, ainsi que de l’ouverture de plusieurs couloirs aériens d’accès à cette route, dangereusement proches de ceux empruntés pour la desserte des archipels taiwanais de Matsu et de Kinmen, situés au large des côtes chinoises. Cette décision, a-t-elle déclaré, fait peser un risque sur la sécurité aérienne et affecte les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan.
Cette mise en service simultanée a été décidée par Pékin sans que Taiwan soit consulté, a-t-elle dénoncé, estimant qu’il s’agit non seulement d’une violation de l’accord auquel étaient parvenues les deux rives en mars 2015 pour l’ouverture du couloir aérien M503, mais aussi d’une tentative délibérée d’utiliser l’aviation civile pour exercer une pression politique, voire militaire sur Taiwan.
En mars 2015, a rappelé la ministre, des négociations entre les deux rives avaient permis d’assurer que seuls les vols nord-sud emprunteraient le couloir M503, et que les couloirs d’accès W121, W122 et W123 ne pourraient être mis en service qu’une fois Taiwan consulté. L’annonce unilatérale de Pékin, a poursuivi Chang Hsiao-yueh, va complètement à l’encontre des normes de l’aviation civile internationale et met à mal la sécurité aérienne. Elle a enfin exigé, au nom du gouvernement taiwanais, l’arrêt immédiat des vols dans ces couloirs et l’ouverture de négociations pour assurer la sécurité des vols et le bien-être des passagers.
Le ministère de la Défense s’est quant à lui déclaré prêt à intercepter, avertir ou repousser tout avion qui pénètrerait dans l’espace aérien situé à l’est de la ligne médiane du Détroit et représenterait une menace pour la sécurité aérienne du pays.