« L’autoritarisme érode la liberté et l’état de droit à Hongkong. En première ligne dans le monde pour résister à l’expansionnisme autoritaire, j’appelle la communauté internationale soutenant les valeurs de liberté et de démocratie à se tenir aux côtés de Hongkong et à manifester sa préoccupation face au chaos qui s’y déploie », a déclaré le 13 novembre la présidente de la République, Tsai Ing-wen [蔡英文].
« Pendant la Terreur blanche à Taiwan, l’armée et la police pénétraient sur les campus pour y arrêter arbitrairement les étudiants et attenter à leurs libertés. Ceci est un pan douloureux de notre histoire que nous ne souhaitons pas voir se répéter », a écrit la chef de l’Etat dans un communiqué publié en plusieurs langues sur les réseaux sociaux. La Terreur blanche désigne à Taiwan la répression politique menée par le régime du Kuomintang jusqu’à la levée de la loi martiale en 1987, et dont les épisodes les plus intenses ont eu lieu au début des années 1950.
« A Hongkong, a poursuivi Tsai Ing-wen, nous avons vu la police charger jusque sur les campus universitaires pour réprimer les étudiants. Nous avons vu des flammes trancher l’obscurité et des grenades lacrymogènes voler dans toutes les directions. Notre sombre passé, que nous avons surmonté au prix de tant d’efforts, est devenu la réalité présente à Hongkong. »
« Les forces de l’ordre, a-t-elle insisté, sont là pour protéger le peuple et le gouvernement est là pour servir le peuple. Quand la police ne protège plus les citoyens et que le gouvernement ne fait plus ce qui est le mieux pour son peuple, ce dernier perd confiance dans le gouvernement. »
« J’appelle solennellement le gouvernement de Hongkong à cesser ces actions répressives avant qu’il ne soit trop tard. Les voix qui s’élèvent du peuple ne doivent pas avoir pour réponse la violence, et le sang des jeunes Hongkongais ne doit pas être sacrifié pour maquiller la face des autorités de Pékin », a ajouté la chef de l’Etat.
Par ailleurs, le ministère des Affaires continentales a indiqué le 13 novembre avoir répondu aux demandes exprimées par l’Association des étudiants taiwanais de l’Université chinoise de Hongkong, où de violents affrontements avaient eu lieu la veille. Le ministère et son bureau de Hongkong ont mis en place des moyens de transport pour les étudiants souhaitant quitter le campus et pris contact avec la compagnie aérienne taiwanaise China Airlines pour faciliter leur rapatriement à Taiwan.