04/05/2024

Taiwan Today

Deux rives

L’opposition condamne l’idée d’un accord de paix avec la Chine proposée par Ma Ying-jeou

20/10/2008

Après l’interview accordée le 18 octobre par le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou, à un quotidien indien dans lequel il déclare espérer signer un accord de paix avec la Chine avant la fin de son mandat, le Parti démocrate-progressiste (DPP) a condamné cette idée, estimant que si elle était mise en œuvre, ce serait aux dépens des Taiwanais et de l’indépendance dont jouit l’île.

Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, a déclaré que la perspective d’un tel accord provoquerait une controverse d’une ampleur sans précédent, d’autant plus que les Taiwanais, estime-t-elle, ne font pas confiance à Ma Ying-jeou pour la gestion des relations entre les deux rives du Détroit.

« Négocier ou signer un accord de paix pose invariablement la question de la souveraineté et de la sécurité nationale, et si ces deux dimensions ne sont pas correctement gérées, la signature d’un tel accord nuira à notre pays », a expliqué Tsai Ing-wen.

D’autres députés de l’opposition ont également réagi négativement à cette proposition du chef de l’Etat, dont Kuan Bi-ling, qui a estimé qu’un tel accord conduirait Taiwan sur la route de la réunification et qu’il était souhaitable qu’un référendum soit organisé sur cette question. De son côté, Haung Wei-cher a accusé le chef de l’Etat d’offrir à la Chine ce cadeau, sans conditions préalables et au détriment des Taiwanais.

Mais pour les députés du Kuomintang (KMT), la proposition du chef de l’Etat est la bienvenue. Lin Yu-fang a considéré qu’un tel accord impliquerait une normalisation des relations bilatérales avec la Chine, ce qui permettrait à Taiwan de jouir d’un plus grand espace sur la scène internationale et garantirait la paix dans la région. Pour Lu Hsueh-chang, le fait de travailler dans cette direction est une bonne chose, même si le député reconnaît que le chef de l’Etat aura à surmonter de nombreux obstacles.

Fu Don-cheng, le vice-ministre des Affaires continentales, a également évoqué la question, hier, soulignant que « le gouvernement est conscient que certaines conditions doivent être réunies avant la signature d’un accord de paix ».

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