Lai Shin-yuan, la ministre des Affaires continentales, a annoncé hier que Chen Yunlin, le président de l’Association pour les échanges à travers le détroit de Taiwan (ARATS), devrait s’adresser au chef de l’Etat, si les deux hommes se rencontrent effectivement, « selon la tradition, sur un pied d’égalité conforme aux rencontres de haut niveau ».
Ce détail d’ordre protocolaire revêt une importance particulière du fait du conflit de souveraineté qui oppose les deux rives. Le Kuomintang et la Fondation pour les échanges entre les deux rives (SEF), l’homologue insulaire de l’ARATS, chargée en Chine des négociations entre les deux rives, ont annoncé ne pas s’opposer au fait que Chen Yunlin appelle le président de la République « monsieur ». Lai Shin-yuan, pour sa part, s’oppose à cette désignation « qui ne sied pas au rang du chef de l’Etat », et souhaite que l’expression de « Président Ma » soit employée.
Lors de sa visite en Chine, en juin dernier, durant laquelle il avait été reçu par Hu Jintao, le président de la SEF, Chiang Pin-kung, s’était d’ailleurs adressé au président chinois en ces mêmes termes : « Président Hu ». Le principe d’égalité mentionné par Lai Shin-yuan voudrait que la réciproque soit vraie pour Chen Yunlin à Taipei.
Chen Yunlin doit effectuer une visite à Taiwan le 1e novembre, et pourrait, à cette occasion, rencontrer le président de la République, Ma Ying-jeou.
La rencontre entre Ma Ying-jeou et Chen Yunlin devrait avoir lieu au Taipei Guest House, la résidence des chefs d’Etat étrangers, boulevard Ketagalan, à deux pas du Palais présidentiel. Le Parti démocrate-progressiste a d’ores et déjà annoncé une manifestation de deux jours, rassemblant tous les Taiwanais désireux de dire « non » à la Chine. L’opposition espère la participation d’un million de personnes pour une longue marche de protestation contre le rapprochement avec la Chine, a-t-on indiqué au parti.