Taiwan Today

Un projet de loi autorisant des Chinois à participer au tournage de films et de séries télévisées insulaires est à l’étude, a annoncé mercredi la ministre de l’Information Vanessa Shih. Cette libéralisation de la législation, qui permettrait également aux chanteurs chinois ayant au moins un album à leur actif de se produire en concert dans l’île. « Le projet proposé n’aura pas de conséquence sur les droits des professionnels du spectacle insulaires mais accroîtra au contraire les opportunités d’embauche pour ces derniers », a déclaré Vanessa Shih. Pour l’heure, les Chinois ne peuvent participer à des créations télévisuelles dans l’île, même lorsqu’il s’agit de coproductions entre les deux rives. Les tournages sont donc souvent délocalisés sur le continent, ce qui prive l’économie insulaire de la sous-traitance qui en découle, par exemple pour la fabrication des décors. Le projet prévoit donc d’autoriser les sociétés de production insulaires à employer des acteurs et des techniciens chinois, dans la limite d’un tiers des effectifs pour des projets télévisés, qu’il s’agisse ou non de coproductions. Pour les longs métrages, le quota de 2 acteurs chinois dans des rôles principaux, qui s’applique à présent, serait porté à 5, sans pouvoir dépasser 50% de la distribution. Vanessa Shih a précisé que le projet de loi sera finalisé en coordination avec le ministère de l’Education et l’agence de l’Immigration, et soumise à l’approbation du ministère des Affaires continentales, avant d’être présenté au Parlement. Les députés démocrates-progressistes n’ont pas semblé convaincus. L’un d’eux, Yu Tian, comédien de profession, a mis en garde contre les conséquences pour les intermittents d’âge mûr, qui font déjà face à des difficultés sur le marché de l’emploi. Il a souhaité que le ministère de l’Information procède à des auditions publiques avant d’aller plus loin sur ce dossier. Sa collègue Chen Ting-fei a quant à elle dénoncé cette ouverture faite aux professionnels du spectacle chinois. « C’est un galop d’essai et, si cette règle est adoptée, alors peu à peu, l'île sera ouverte à tous les travailleurs chinois », a mis en garde la députée, qui craint des répercussions sur le marché de l’emploi insulaire.