29/04/2024

Taiwan Today

Deux rives

Le Parti démocrate-progressiste rejette l’offre de Hu Jintao

05/01/2009
Après la proposition formulée le 31 décembre par le dirigeant chinois, Hu Jintao, au Parti démocrate-progressiste (DPP) d’abandonner la revendication indépendantiste et d’adhérer au principe d’une seule Chine, le DPP a réagi, opposant une fin de non-recevoir. « Si le parti abandonne sa revendication indépendantiste, nous pourrons y donner une réponse positive », avait déclaré Hu Jintao à l’occasion du 30eanniversaire de l’envoi par Deng Xiao-ping, d’une « lettre aux compatriotes taiwanais », dans laquelle il était fait mention pour la première fois du caractère « pacifique » de la réunification. « Monsieur Hu devrait comprendre que Taiwan est un pays démocratique dans lequel personne n’a le droit de réclamer à quelqu’un d’abandonner ses opinions politiques ou ses idéaux », a répondu, le 31 décembre, Tsai Ing-wen, la présidente du DPP. « C’est violer les principes démocratiques que de fixer comme condition au dialogue bilatéral l’abandon des positions politiques d’un parti », a poursuivi la présidente. Dans un communiqué de presse publié plus tard, le parti rappelle que « le problème existant entre les deux rives ne réside pas dans les positions politiques du DPP, mais dans le fait que les sentiments des Taiwanais continuent d’être blessés par la menace militaire chinoise, ses pressions diplomatiques et son attitude économique ». Pour l’Union solidarité Taiwan(TSU), le parti politique allié au DPP, il faut voir dans la proposition de Hu Jintao le résultat de la politique de Ma Ying-jeou visant à pousser l’île dans les bras de la Chine. Huang Kun-huei, le président du TSU, a ainsi qualifié la proposition de Hu Jintao de « vieille recette pour tenter de forcer Taiwan à la réunification en s’appuyant sur une intégration économique et culturelle ». La présidence a également réagi à la proposition du dirigeant chinois par un communiqué de presse, rappelant la position du chef de l’Etat sur la question des relations entre les deux rives, connue sous le terme des trois nons : « pas de réunification, pas d’indépendance, pas de guerre ». « Il est certain que cette politique a gagné le soutien de l’ensemble des Taiwanais et de la communauté internationale. Taiwan est une société pluraliste et démocratique, ce qui suppose que les Taiwanais puissent avoir des opinions divergentes sur le futur de l’île. Le gouvernement respectera l’ensemble de ces opinions », mentionne le communiqué qui rappelle également que « le gouvernement attend que l’autre partie fasse preuve de bonne volonté pour surmonter les obstacles et faire entrer les deux rives dans une nouvelle ère, dans un esprit de compréhension, de créativité et de tolérance ». Francisco Ou, le ministre des Affaires étrangères a aussi réagi à la proposition chinoise, estimant qu’il n’y avait rien de nouveau dans cette annonce, qui reste conforme à l’esprit du consensus de 1992, selon lequel les deux rives s’accordent sur le principe d’une seule Chine tout en en retenant une interprétation différente.

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