Taiwan Today

Démentant les spéculations de la presse insulaire en langue chinoise, le président de la République, Ma Ying-jeou, a écarté la possibilité pour l’île d’accepter du Salvador la mise en pratique d’une double reconnaissance diplomatique avec Pékin. Ce week-end et encore ce matin, la presse insulaire accusait le Kuomintang d’avoir négocié un accord secret avec le Parti communiste chinois visant à permettre aux alliés diplomatiques de Taipei de reconnaître aussi Pékin. Les spéculations des journalistes faisaient suite à la déclaration de Francisco Ou, le ministre des Affaires étrangères, après l’annonce de la victoire de Mauricio Funes à l’élection présidentielle salvadorienne, et selon laquelle « Taipei n’est pas opposé à ce que San Salvador développe des relations économiques étroites avec Pékin mais ne souhaite pas voir des relations diplomatiques unir la Chine et cet Etat d’Amérique centrale ». Mauricio Funes avait évoqué sa volonté de se rapprocher de Pékin durant sa campagne électorale. « Il n’y a eu aucun contact avec la Chine et aucune communication avec Pékin », a déclaré samedi Wang Yu-chi, le porte-parole de la Présidence. « Notre position est claire, a souligné hier le chef de l’Etat, Ma Ying-jeou. La trêve diplomatique ne suppose pas que nous nous mettions en vacances ou encore en coma diplomatique. Nous continuerons à renforcer nos relations avec nos alliés diplomatiques et nos échanges avec ceux qui n’entretiennent pas de telles relations avec nous ». « La double reconnaissance ne fait pas partie de nos objectifs de politique étrangère. Cela crée plus de problèmes que cela n’en résout », a affirmé le chef de l’Etat, qui a aussi rappelé la satisfaction avec laquelle la communauté internationale, et surtout les Etats-Unis, le Japon et l’Europe, ont accueilli la détente que son principe de « trêve diplomatique » a permis dans le Détroit de Taiwan. En mars 2008, le Paraguay avait cherché à mettre en pratique le principe de double reconnaissance après l’arrivée au pouvoir de Fernando Lugo, mais Pékin n’avait pas donné suite aux ouvertures diplomatiques de cet allié de Taipei.